Voyage au cœur du Triangle colombien du café

Dans le centre-ouest de la Colombie, le Triangle du café forme une splendide région où de mignons villages émergent des grands domaines caféiers. Incursion dans un coin de pays d’une grande beauté, l’Eje cafetero


Elles semblent bien loin, les années sombres du conflit armé de la Colombie. Plus de huit ans après les accords de paix, on arpente maintenant sans crainte les jolies rues de la plupart des petits villages colombiens, comme Salento.

Crédit : Gary Lawrence

Désormais, la première ville colombienne du café est fort prisée par les étrangers, qui apprécient ses pimpantes façades aux couleurs vives, ses placides habitants à sombreros et son or noir liquide, l’un des meilleurs du monde, le tout au cœur de l’Eje cafetero, le Triangle colombien du café.

Crédit : Gary Lawrence

 

Un triangle bien rempli

Délimité par trois villes (Pereira, Manizales et Armenia) situées dans autant de départements (Risaralda, Caldas et Quindio), le Triangle (ou Axe) du café réunit villages aux façades multicolores (comme les pétulants Filandia, Salamina et X), vallées verdoyantes (comme l’enchanteresse vallée de Cocora et ses palmiers à cire) et doux sommets à la tête enfouie dans les nuages.

Crédit : Gary Lawrence

Entre tous ces attraits s’étendent des millions de caféiers sur la moindre parcelle de terre, fût-elle dans une vallée ou en haute altitude, là où le vent rafraîchit et où la pluie ragaillardit.

Crédit : Gary Lawrence

En fait, le relief de l’Eje Cafetero fut tellement bien modelé par la culture caféière que l’UNESCO l’a inscrit sur sa liste du patrimoine culturel immatériel en tant que « paysage culturel du café de Colombie ». Et depuis, bon nombre de fincas et d’haciendas (de plus ou moins grands domaines) ouvrent leurs portes et leurs plantations aux visiteurs.

Crédit : Gary Lawrence

 

Visites caféinées

À l’hacienda Venecia, près de Manizales, le très énergique guide Johann Alexis Martinez semble être tombé dans une cafetière géante quand il était petit, tant les effets de la caféine ont l’air permanents chez lui. Chaque visite de sa plantation permet de découvrir le processus qui mène de la fève à la tasse, mais aussi le b.a.-ba du commerce équitable du puissant nectar noir.

Crédit : Gary Lawrence

Ici comme ailleurs dans la région, la terre volcanique est si riche et la météo alterne si souvent entre pluie et soleil qu’on a deux récoltes par année. « Et si le café colombien est si bon, c’est parce qu’il s’agit uniquement d’arabica et qu’il est toujours cueilli à la main », explique Johann Alexis Martinez. On s’assure ainsi que chaque fève récoltée est mûre à souhait, quand elle atteint cette belle teinte rouge — voire bourgogne, la qualité optimale.

Crédit : Gary Lawrence

À l’hacienda Venecia trône également une demeure centenaire si invitante qu’on y dort à poings fermés, même après avoir bu trois litres de café. Mais s’affaler dans un sofa ou un hamac de sa véranda pour observer les colibris en sirotant un jus de corossol est tout aussi réjouissant, avec ou sans caféine dans le sang.

 

Une nature d’une grande beauté

Pour évacuer le trop-plein d’énergie, le Triangle du café intègre aussi un environnement resplendissant de montagnes qui ne demandent qu’à être gravies. Ce pays est l’un des plus mégadivers de la planète, avec 314 écosystèmes recensés.

Crédit : Gary Lawrence

Dans le parc national naturel de Los Nevados, d’impeccables rubans de bitume permettent des montées panoramiques et d’époustouflantes descentes à vélo. Et ce, alors que treks et randos se déroulent sur fond de volcans endormis (l’iconique Tolima, 5215 m) ou pas (le turbulent Nevado del Ruiz, 5321 m).

Crédit : Gary Lawrence

Puis, des torrents d’eaux thermales bien chaudes glougloutent et jaillissent de la terre en autant de bassins où il fait bon se tremper le bonbon après une journée d’efforts.

 

L’authenticité partout

Archétype de la ruralité colombienne, le Triangle du café vit aussi au rythme alangui de grosses bourgades sans prétention, comme Santa Rosa de Cabal.

Crédit : Gary Lawrence

Son marché public déborde d’herbes, de légumes et surtout de fruits, en ce pays où on peut en croquer un différent chaque jour de l’année. Ses cafés et pâtisseries, comme l’adorable et incontournable Pastelaria de César Restrepo, proposent de savoureux délices sucrés au son de prestations de boléro colombien.

Crédit : Gary Lawrence

À Manizales, la ville s’étire au sommet d’une crête et ses rues abruptes dégringolent vers les vallées couvertes de caféiers. On peut s’y offrir un cappuccino dans le clocher de la cathédrale (au café Tazzioli) ou se laisser raconter des légendes en dégustant de succulentes spécialités inspirées d’autant de régions colombiennes (au génial restaurant La Beautiful).

Crédit : Gary Lawrence

On peut aussi assister aux dernières corridas organisées au pays (leur abolition est annoncée pour 2027) ou, mieux encore, faire comme les Colombiens et s’asseoir paisiblement dans les parcs urbains pour regarder sans but le temps qui passe…

Crédit : Gary Lawrence

 

Bon à savoir

Air Canada et Avianca relient Montréal à Bogota en vol direct, toute l’année. De Bogota, Avianca dessert Pereira et Manizales, à 175 km à l’ouest, deux villes situées au cœur du Triangle du café.

Crédit : Gary Lawrence

Très bon voyagiste réceptif qui propose une grande variété de forfaits et de produits, Living Trips traite avec les voyagistes étrangers depuis près de 15 ans.

Pour ceux qui désirent explorer la région (ou le pays) à vélo, Altos Cycling fournit d’excellents services de location (très bons vélos, y compris électriques) et d’accompagnement sur les routes colombiennes.

Crédit : Gary Lawrence

Les meilleures saisons pour visiter la région s’étendent de la mi-juin à la mi-septembre et de la mi-décembre à la mi-mars.

À lire : Lonely Planet Colombie, 4e éd., 2023, 335 pages.

Info: colombia.travel/fr

 

Où dormir? 

  • Hotel Termales el Otono, Villamaria (4*), splendide établissement qui comprend une multitude de bassins d’eaux thermales entourés d’une riche végétation, avec de grandes chambres et une très bonne restauration.

Crédit : Gary Lawrence

  • Hôtel Finca del Café(4*), Santa Rosa : ce bel hôtel confortable dispose de grandes chambres, d’un bon resto, de bassins thermaux et d’un mini-musée consacré au café. Un bon rapport qualité-prix.
  • Hotel La Herencia, Armenia (3*) : ce vaste domaine est parsemé de grandes et splendides villas modernes et ultraconfortables avec piscine privée, grande terrasse et très bonne restauration. Parfait pour un séjour en famille ou entre amis.

Crédit : Gary Lawrence

  • El Nido del Condor, près de Montenegro : cet exceptionnel écolodge, niché sur un sommet grandiose au cœur d’une vallée foisonnante de végétation, est fréquenté par de nombreux condors et compte 20 grandes tentes de luxe tout confort. L’accès se fait au terme d’une rando assez exigeante ou par un petit téléphérique, et le seul fait de s’y rendre donne lieu à une chouette incursion dans la Colombie rurale.

Crédit : Gary Lawrence

  • Hacienda Venecia: superbe maison d’époque avec grande véranda, hamacs, végétation foisonnante, chambres typiques et dortoir modeste (pour les fauchés) au coeur d’une plantation de café. Plusieurs visites guidées disponibles sur les thématiques du café, mais aussi sur celles du chocolat et du rhum.

Crédit : Gary Lawrence

L’auteur était l’invité de Procolombia.