D’après un sondage Léger, les intentions de voyage des Canadiens vers les États-Unis ont encore chuté.
Bien que les intentions globales de voyage pour l’été soient fortes, l’intérêt pour les voyages vers les États-Unis s’effondre, selon un coup de sonde de Léger, récemment publié. Le sondage en ligne a été réalisé auprès de 1 537 Canadiens âgés de 18 ans et plus.
« Le contrecoup des tarifs états-uniens est bien réel », note Léger, alors que plus de sept Canadiens sur dix déclarent être moins enclins à visiter les États-Unis en 2025 par rapport à l’an dernier.
Les intentions de voyages domestiques montent pour leur part en flèche, avec de plus en plus de Canadiens planifiant des séjours locaux ou interprovinciaux. Les intentions de voyages internationaux sont également en hausse. Voici un aperçu des résultats du sondage, mené du 16 au 19 mai derniers.
Faits saillants du sondage
- Les intentions de voyage pour l’été 2025 augmentent fortement. Plus de la moitié des Canadiens (55 %) prévoient faire un voyage d’agrément cet été, en hausse significative par rapport à 47 % en été 2024.
- L’intérêt pour les voyages aux États-Unis s’effondre. Seulement 10 % des Canadiens prévoient se rendre aux États-Unis cet été, contre 23 % l’an dernier. À l’inverse, les intentions de voyages au Canada explosent : 77 % des voyageurs comptent rester au pays (contre 69 % en 2024).
- Les Canadiens choisissent de plus en plus d’explorer leur propre pays cet été. Comparé à la période précédant l’introduction des tarifs, plus de Canadiens prévoient voyager dans leur province (48 % contre 38 % avant les tarifs) ou dans une autre province canadienne (42 %, contre 30 %). Les Canadiens de l’Atlantique arrivent en tête des intentions de voyages domestiques (94 %), notamment pour des séjours à l’extérieur de leur province (60 %).
- Le contrecoup contre les tarifs états-uniens est bien réel. Trois Canadiens sur quatre (75 %) qui prévoyaient un voyage aux États-Unis affirment que l’annonce des tarifs a influencé leurs plans. Plus de la moitié (56 %) prévoient maintenant voyager ailleurs.
- Les décisions d’éviter les États-Unis ne sont pas uniquement motivées par les tarifs. Si plus de six Canadiens sur dix évoquent les tarifs (64 %) et les tensions politiques (61 %) comme principales préoccupations, d’autres facteurs jouent aussi un rôle : inquiétudes liées à la sécurité (47 %), mauvais taux de change (46 %), sentiment de ne pas être les bienvenus (44 %) et craintes de délais à la frontière (40 %).
Malgré la baisse générale des voyages vers les États-Unis, certains groupes maintiennent leurs projets. Les Albertains sont les plus nombreux à persister, 44 % d’entre eux affirmant qu’ils comptent toujours partir. Les raisons principales pour maintenir leur voyage incluent le désir de visiter la destination (43 %), le sentiment de ne pas être affecté par le climat politique (41 %) et la visite de proches (27 %).
Le rapport complet est accessible ici.
Air Canada : « pas un impact énorme »
Dans la foulée, le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a déclaré à CNBC que, bien que les réservations de vols vers les États-Unis soient toujours en baisse, elles s’améliorent par rapport au début du printemps.
« Nos réservations vers les États-Unis pour les six prochains mois sont en baisse d’environ 10 %, a-t-il déclaré à CNBC. Les États-Unis représentent environ 22 % de notre activité totale. Donc pour nous, ce n’est pas un impact extrêmement important. »
Début mai, lors de l’appel sur les résultats du premier trimestre, Air Canada avait estimé la baisse des réservations vers les États-Unis à un peu plus de 10 %. Selon lui, la situation évolue : « Depuis quelques semaines, les réservations s’améliorent légèrement, dit-il. Elles restent en baisse, mais moins qu’avant. »
Baisse des loisirs, maintien des affaires
« Ce que beaucoup de gens voient, ce sont les chiffres du trafic routier transfrontalier, qui baissent plus que le trafic aérien, d’ajouter Michael Rousseau. Mais le trafic d’affaires vers les États-Unis reste fort. C’est surtout le trafic de loisirs qui a diminué, vers des destinations comme la Floride, Las Vegas, l’Arizona… ces clients réagissent au discours entre les deux pays, ainsi qu’au taux de change. »
Lorsqu’on lui a demandé si Air Canada avait ajusté ses fréquences de vol en raison de la baisse de 10 %, le PDG a répondu que le transporteur « n’avait annulé aucune ville. « Nous faisons des ajustements saisonniers », a-t-il précisé.
Par exemple, au lieu de voler avec un avion de 165 places, Air Canada peut en utiliser un de 130 places. « On maintient l’accès à ces marchés, mais avec un avion plus petit, et peut-être trois ou quatre vols par jour au lieu de cinq. Et ces avions supplémentaires sont redéployés sur le Canada ou les Caraïbes », a-t-il ajouté.
Pour conclure, Michael Rousseau a rappelé qu’Air Canada est le plus grand transporteur desservant les États-Unis, avec des vols vers plus de 50 villes.