Pour toutes sortes de raisons – vagues de chaleur, surtourisme, prix élevés… –, de plus en plus de voyageurs partent en basse saison ou en saison intermédiaire. Pour en savoir plus sur cette tendance, nous avons contacté plusieurs voyagistes.
Il fut un temps où si on voulait voyager et économiser quelques dollars, il fallait réserver ses vacances hors saison : l’Europe en avril ou les Caraïbes en juin entraînaient généralement leur lot de tarifs aériens plus bas et de tarifs hôteliers ou de forfaits moins chers.
Il n’est donc pas surprenant qu’avec la hausse récente du coût de la vie et le surtourisme touchant plusieurs destinations, de plus en plus de voyageurs optent pour la basse saison et les mois intermédiaires (entre la haute saison et la basse saison d’une région).
Mais maintenant que les séjours des voyagistes sont mieux répartis tout au long de l’année, existe-t-il toujours des tarifs hors saison moins chers?
Des économies substantielles
« Oui, voyager pendant les mois intermédiaires est toujours moins cher, malgré le nombre croissant de personnes voyageant hors saison, assure Marie-Ève Vallières, conseillère principale en contenu chez Transat. Ceci est dû au fait que de nombreux voyageurs, comme les familles avec des enfants d’âge scolaire, sont toujours contraints de se déplacer lors de périodes de voyage spécifiques, comme les vacances scolaires. De plus, des périodes traditionnelles de vacances, comme août en Europe, continuent d’attirer de grandes foules vers un petit nombre de destinations. »
Mike Quinto, directeur général-Canada chez Exoticca, peut également témoigner de tarifs plus abordables pendant les mois intermédiaires et hors saison : en moyenne, les voyageurs peuvent s’attendre à économiser entre 300 et 800 dollars.
« Il est toujours plus économique de voyager en Europe pendant les mois intermédiaires, même avec l’afflux de voyageurs, dit-il. Il y a aussi plus de disponibilité pendant cette période et nous ne prévoyons pas que cela change de sitôt ».
Jusqu’à quel point peut-on vraiment économiser?
Ce n’est pas qu’un mythe, donc : les tarifs hors saison et intermédiaires sont vraiment plus bas que ceux de la haute saison. Mais est-ce suffisant pour convaincre les clients de finalement réserver ce voyage de rêve, voire plusieurs voyages pendant les mois hors saison?
Dave Cecco, vice-président et directeur général de Vacances WestJet, estime qu’en moyenne, les clients voyageant en juin vers des destinations soleil populaires comme Cancun, Puerto Vallarta et Punta Cana peuvent économiser jusqu’à 750 dollars par personne, par rapport à un semblable séjour effectué en décembre. Chez Exoticca, un séjour de 10 jours au Portugal, en mars, coûte ainsi 1 699 $ au lieu de 2 299 $, en juin ou en juillet.
De son côté, Steve Born, le directeur marketing de Globus Family of Brands, constate que les vacances hors saison sont en moyenne 30 % moins chères qu’en haute saison. Ce sont d’ailleurs les circuits terrestres les plus vendus de Globus, depuis la pandémie.
« Nos séries de circuits Évasions par Globus, entre novembre et mars, permettent de visiter les mêmes destinations tout en offrant les mêmes inclusions, y compris les services d’un directeur de circuit, ce qui permet aux clients de profiter de la même expérience pour moins cher, dit-il. Par exemple, notre Évasion italienne est 23 % moins chère que notre circuit de haute saison le plus populaire, alors que l’Évasion irlandaise est 26 % moins chère, et que l’Évasion portugaise est 34 % plus abordable. »
A quelle affluence doit-on s’attendre en basse saison?
Bien que certainement moins populaire que les mois de haute saison, la basse saison gagne néanmoins en popularité auprès des voyageurs canadiens et ce, pour diverses raisons.
« Nous constatons qu’une tendance se dessine : nos clients choisissent de plus en plus de voyager en Europe entre mars et mai, ainsi qu’en septembre et en novembre, pour éviter les mois d’été plus chauds, plus fréquentés et plus chers, et pour ne pas avoir à subir d’interminables files d’attente », relève Mike Quinto, chez Exoticca.
« En 2023, nous avons par exemple constaté une augmentation de 72 % du nombre de passagers en avril, mai, septembre et octobre par rapport à l’année précédente, et nous continuons d’assister à cette tendance en 2024 », poursuit le directeur.
Chez Vacances WestJet, Dave Cecco a également observé une augmentation des réservations vers des destinations soleil pendant la basse saison en 2024, en grande partie en raison de l’augmentation des horaires de vols estivaux.
Il a ainsi assisté à une croissance de 57 % des routes en Amérique latine et dans les Caraïbes par rapport à l’été 2023, et à une augmentation de 56 % de la capacité entre Toronto et les destinations soleil.
WestJet propose également plus de vols entre Hawaï et le Canada que toute autre compagnie aérienne, et elle est la seule compagnie aérienne à assurer un service toute l’année entre le Canada et Maui-Kahului, à partir de Calgary et de Vancouver.
Cela dit, 75 % du volume de clients de l’entreprise voyage encore pendant la période hivernale, entre novembre et avril.
Pourquoi devrait-on voyager en dehors de la haute saison?
Outre les économies significatives sur les tarifs aériens, les hôtels et les forfaits, voyager hors saison présente plusieurs autres avantages.
« Pendant cette période, les clients bénéficient de plus de tranquillité dans les hôtels, mais aussi d’attraits et d’attractions moins fréquentés, dit Dave Cecco. Et si le temps peut être imprévisible dans les Caraïbes durant l’été, il est chaud ». Il faut tout de même garder en tête que la saison des ouragans débute durant la saison estivale et qu’elle atteint son pic pendant les mois de fin d’été et du début d’automne.
En plus d’une meilleure météo (rappelons-nous de la vague de chaleur de l’année dernière en Europe), on peut aussi s’attendre à un meilleur service pendant les saisons intermédiaires et hors saison parce que les hôtels et les restaurants sont moins fréquentés, ajoute Mike Quinto.
Enfin, de plus en plus de voyageurs optent pour la basse saison en raison de la montée en puissance des horaires de travail flexibles et de la popularité croissante du travail à distance, constate pour sa part Marie-Ève Vallières.
« Cette flexibilité permet aux voyageurs de nouer des liens plus étroits avec les habitants à destination et d’enrichir leur expérience de voyage globale, dit-elle. Les voyageurs visitant l’Europe pendant la basse saison peuvent également économiser non seulement sur les tarifs aériens, mais aussi sur les hébergements et les excursions, qui sont notoirement moins chers pendant ces périodes de voyage moins populaires. »
« Présentement, poursuit Marie-Ève Vallières, nous sommes en train d’annualiser des itinéraires clés spécifiques en Europe pour fournir des options plus abordables et pratiques aux voyageurs et ce, toute l’année. »
Où voyager hors saison?
Tant d’économies, tant de destinations – mais lesquelles offrent les plus grandes économies en basse saison?
« Les circuits Splendeurs impériales multi-pays, les croisières/circuits en Grèce et les circuits au Portugal figurent en tête de liste de nos produits les plus abordables en basse saison, note Steve Born, chez Globus. Mais dans l’ensemble, les voyageurs peuvent s’attendre à payer de 20 % à 30 % de moins sur n’importe quel circuit Évasions qu’ils choisissent. »
Chez Exoticca, on remarque que le Portugal, l’Espagne, la Grèce, l’Italie et la France sont les cinq principales destinations européennes offrant les plus grandes économies hors saison. « Cependant, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Islande et la Turquie figurent également au sommet de notre liste », précise Mike Quinto.
Quant aux destinations soleil, « les clients cherchant à maximiser leurs économies en voyageant hors saison trouveront souvent la meilleure valeur sur des forfaits au Mexique, notamment à Cancun, Puerto Vallarta et Los Cabos, ainsi qu’à Punta Cana, conclut Dave Cecco, chez Vacances WestJet.