6 questions à Joseph Adamo de Transat

Dans le cadre de l’annonce de la nouvelle liaison Montréal-Marrakech, Profession Voyages s’est entretenu avec Joseph Adamo, chef de la direction ventes et marketing de Transat.


Profession Voyages : Lors de l’annonce de la liaison Montréal-Marrakech, la présidente et cheffe de la direction de Transat, Annick Guérard, a mentionné que vous songiez depuis longtemps ajouter le Maroc à votre éventail de destinations. Pourquoi maintenant, et pourquoi Marrakech?

Joseph Adamo : Depuis la sortie de crise de la pandémie et l’acquisition de nos Airbus A321 LR, il nous fallait trouver de nouvelles destinations pour profiter de l’autonomie et de la taille de ces appareils, qui présentent un bel équilibre avec un nombre de sièges parfait pour le type de marché que représente le Maroc. Selon nos analyses, la demande pour ce pays est bien réelle, mais en choisissant Marrakech, nous nous démarquons et nous pensons pouvoir saisir une partie de l’achalandage international qui passe présentement par Casablanca et qui se rend au final à Marrakech.

PV : Avec l’annonce récente de votre liaison sur Lima, qui s’ajoute à celle sur Carthagène, vous voulez manifestement prendre de l’expansion à l’échelle mondiale?

JA : En effet, ce n’est pas par hasard si nous avons lancé ces deux nouvelles liaisons à quelques semaines d’intervalle. D’une part, nous ajoutons de la fréquence sur nos destinations existantes, mais d’autre part, nous voulons nous positionner sur l’Afrique et consolider nos assises sur l’Amérique du Sud. Nous voulons aussi tirer profit de nos A321 LR, en plus des quatre A321 XLR que nous avons commandés et que nous devrions recevoir en 2026.

PV : Quel sera le profil du client-type qui profitera de cette nouvelle liaison?

JA : La communauté marocaine du Québec, bien sûr, mais aussi les voyageurs québécois en général, il va sans dire. Le fait que le Maroc soit un pays francophone est un gros atout : la destination leur apparaîtra d’autant plus naturelle et invitante. Cela dit, nous allons également mettre de l’avant cette desserte au départ de Toronto en invitant les voyageurs ontariens – et d’ailleurs au pays – à transiter par Montréal pour se rendre au Maroc grâce à cette nouvelle liaison.

PV : Aujourd’hui, Montréal-Marrakech; demain, Toronto-Marrakech?

JA : Je n’exclus pas cette possibilité, mais ce qui est plus probable c’est que si la connexion entre Toronto et Montréal se passe bien, nous allons maintenir uniquement cette dernière desserte sur Marrakech, quitte à utiliser des appareils d’une plus grande capacité, au besoin. Pour l’heure, il faut savoir qu’il est très difficile de desservir une même destination au départ de deux villes canadiennes – surtout si elles sont rapprochées comme Montréal et Toronto –, sauf si c’est un très gros marché, comme c’est le cas de Paris et Londres pour nous.

PV : Comme dans le cas de Lima, on peut imaginer que vous n’offrirez pas que des vols sur Marrakech?

JA : Dès l’inauguration de la liaison, il y aura des forfaits avec hôtels ou riads proposés à Marrakech et à Agadir, entre autres villes, avec une offre qui sera rapidement bonifiée au fur et à mesure que la destination prendra de l’ampleur. Notre partenariat avec l’Office national marocain du tourisme nous permettra de puiser à même leurs suggestions, que nous allons adapter à notre marché. Pour débuter, quatre circuits accompagnés en autocar seront aussi offerts, dans le désert – un incontournable – et sur la côte, à Essaouira et Agadir.

PV : Quel importance accorderez-vous aux agents de voyages pour commercialiser la destination, les forfaits et les circuits?

JA : Nous allons encadrer la clientèle qui désire l’être avec nos produits voyagistes, et nous nous attendons aussi à ce qu’une bonne partie des passagers voyage de façon indépendante. Mais nous comptons évidemment sur le réseau de distribution pour écouler nos sièges et nos forfaits, puisque les agents de voyages savent si bien comment mettre de l’avant une liaison et prendre les clients en mains.