Hier soir à Montréal, l’AAVQ a rendu hommage aux artisans de l’industrie dans le cadre de la 9e édition du Gala des Trophées Uni-Vers 2023.
Organisé au Théâtre Paradoxe – une ancienne église montréalaise où est notamment tournée l’émission « Y’a du monde à messe » –, le 9e Gala Uni-Vers a fait salle comble, hier. Pas moins de 250 membres de l’industrie québécoise du voyage – agents, conseillers, voyagistes, fournisseurs, médias… – ne se sont pas fait prier pour assister à cet événement rassembleur qui vise à honorer la (saint) crème de la crème de l’industrie.
Orchestrée et animée par Aurore Bonvalot, directrice de l’Association des Agents de Voyages du Québec, cette grand-messe de l’industrie s’est déroulée dans l’harmonie et la liesse devant des ouailles du voyage déjà conquises et heureuses de ces deuxièmes retrouvailles post-pandémiques.
Entre une bouchée de saumon et une prestation endiablée du groupe Top Note – toujours fidèle au rendez-vous, comme lors des derniers galas – les invités ont d’abord eu droit à un enchaînement d’interventions des commanditaires de l’événement.
Le FICAV, plus que jamais d’actualité
Marie-Claude Champoux, présidente de l’Office de protection du consommateur (OPC), a ainsi souligné à quel point elle tenait à être présente à cette soirée. « Il est Important pour nous de participer au rayonnement de votre profession, et c’est ce que nous ferons en sensibilisant davantage les voyageurs québécois sur les bénéfices que procurent le Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages, a-t-elle dit avant de dévoiler deux vidéos promotionnelles qui seront diffusées cet hiver. Malgré les embûches, vous avez su vous démarquer. Vous êtes la preuve que les professionnels du voyage ont à cœur de bien servir les professionnels du voyage québécois ».
Mme Champoux a aussi rappelé que la contribution au FICAV deviendra gratuite dès le 1er janvier. D’après un sondage mené par l’OPC l’hiver dernier, il appert que près de deux voyageurs sur trois feraient affaire avec un agent de voyages plutôt que directement avec un fournisseur, considérant l’existence du FICAV. Les indemnisations liées à la COVID-19 sont d’ailleurs presque toutes terminées, et à peine 2 % demeurent. « Ça représente tout de même 900 réclamations sur les 45 805 demandes reçues. Je ne sais pas si vous sentez mon soupir de soulagement!? », a-t-elle lâché.
Le retour des bénéfices et le besoin d’une relève
Lina Côté, directrice des ventes de TravelBands, y est pour sa part allée d’un plaidoyer pour la relève de l’industrie. « Autour de moi, j’entends souvent des gens se plaindre qu’ils sont trop occupés, qu’ils ont hâte de reprendre leur souffle, a-t-elle dit. Nous avons tous le même défi, dans notre industrie : celui des ressources. Je crois que nous avons le devoir de faire briller cette industrie pour inciter les gens à venir y travailler, car malgré tous les défis que nous rencontrons, c’est toujours un plaisir d’y être. Ce soir, l’industrie va reconnaître des entreprises et des employés qui se sont démarqués cette année. Merci à l’AAVQ de permettre à cette industrie de briller. »
Pour sa part, le coloré représentant de Celebrity Cruises au Québec, Mathieu Robert, a voulu souligner à quel point la reprise avait été bonne, après le chemin de croix de la pandémie. « L’année 2023 est particulière pour plusieurs raisons, a-t-il dit, mais je retiens surtout que c’est une année-record au niveau des ventes, et elle nous a prouvé qu’on peut faire plus avec moins, qu’on peut vendre plus de voyages, plus chers et plus luxueux, et qu’au final, ça devient plus payant pour nous ».
Mathieu Robert, représentant de Celebrity Cruises au Québec.
Et les gagnants sont…
En début de soirée, le trophée Uni-Vers de la destination de l’année a été remis au Portugal, qui a été préféré à la Grèce et au Mexique – cette dernière destination ayant récolté les honneurs l’an dernier.
Chez les transporteurs aériens, Air Canada, Sunwing Airlines et Air Transat se disputaient la première place de cette catégorie, mais c’est cette dernière compagnie aérienne qui est repartie avec le trophée, entre les mains de Joseph Adamo, chef de la direction ventes et marketing de Transat.
Les hôteliers étaient également bien présents hier soir, avec Hyatt Inclusive Collection, Meliá Hotels International et Riu Hotels & Resorts; c’est le premier groupe qui a remporté le trophée dans la catégorie Chaîne hôtelière.
Des conseillers et agences réjouis
Le trophée Uni-Vers du Conseiller en voyages de l’année est revenu à Simon Pelletier (Les Voyages Simon Pelletier), également finaliste l’an dernier, mais qui n’était pas présent hier soir pour cause de déplacement à l’étranger (ce sont des choses qui arrivent, dans son métier). Claudine Dorval (Voyage Récréatif) et Caroline Lagueux (Voyages 737), les deux autres finalistes, sont donc reparties bredouilles.
Dans la catégorie Agences de voyages, c’est Club Voyages Solerama (aussi en nomination l’an dernier) qui a remporté le trophée, devant Voyages Aqua Terra et Voyages Arc-en-Ciel. Manon Doucet, directrice de l’agence gagnante, s’est montrée très émue en recevant son trophée. « Je travaille avec une équipe de gens passionnés qui aiment leur travail, et surtout qui aiment le service à la clientèle, et c’est essentiel dans notre industrie, a dit celle qui fête cette année ses 40 ans dans industrie du voyage. « La relève, ne lâchez pas, continuez dans cette industrie incroyable qui nous amène la vie, la passion, l’amour et les voyages », a-t-elle par la suite conclu.
De gauche à droite: Joseph Adamo, chef de la direction ventes et marketing de Transat; Manon Doucet, de Club Voyages Solerama.
Des voyagistes comblés
Du côté des Forfaitistes ITC, c’est Vacances Transat qui a récolté les honneurs, devant Vacances Air Canada et Vacances Sunwing – le récipiendaire de l’an dernier, on s’en souviendra. En recevant le trophée, Julie Sareault, directrice commerciale de Transat, était tout sourire. « Ce prix-là, il fait du bien, je vous le jure, et on ne le tiendra pas pour acquis. Je suis sans mots et tellement contente, vous ne pouvez pas savoir à quel point. C’est un beau témoignage d’amour, et on l’accepte avec humilité et grande fierté ».
Dans un proche registre, le trophée Uni-Vers du voyagiste spécialisé est revenu à Tours Chanteclerc, qui a damé le pion à 5Continents et à TravelBrands-Exotik Tours. En recevant son trophée, le directeur général du voyagiste, Claude Saint-Pierre, n’a pas manqué de badiner sur sa barbe et sa longue tignasse. « Ce soir, on m’a comparé au Doc dans Retour vers le futur, à Pierre Richard et à Richard Branson – sans le portefeuille : mais non, c’est juste moi, Claude! », avant de souligner que certains lui ont trouvé une ressemblance avec Jésus – ce qui, compte tenu du lieu choisi pour le Gala, était sans doute la référence la plus appropriée.
Et voguent les navires
C’est un Mathieu Robert (Celebrity Cruises) jovial et allumé qui a récolté le trophée Uni-Vers du Représentant de l’année, devant les autres finalistes de cette catégorie qu’étaient Valérie Lavigne (également de Celebrity Cruises), Marc-Antoine Kamel et Alexandre Bergeron (tous deux de Norwegian Cruise Line).
« Ça me touche beaucoup, beaucoup, beaucoup, a assuré le gagnant. Ma philosophie du métier de représentant, surtout depuis la pandémie, c’est de créer des relations pour apprendre à mieux vous connaître, mieux vous soutenir et mieux vous aider tout en demeurant disponible. »
Dans la catégorie Compagnies de croisières, c’est d’ailleurs Celebrity Cruises qui a vogué vers la victoire, laissant à quai Norwegian Cruise Line et Royal Caribbean International, les deux autres finalistes de cette catégorie.
La relève est là
Au cours de la soirée, on a aussi voulu souligner l’apport de la relève dans l’industrie. Le prix Étudiant Collège April-Fortier a ainsi été remis à Natsuka Ikematsu, tandis que le Prix étudiant Collège Lasalle a été décerné à Alexandros Gkaragkounis.
Le prix de la relève de l’année a pour sa part été remis à Andréane Laroche, présidente de Voyages Bélaro, « une personne jeune, humble, dynamique, appréciée et qui a su d’adapter pendant la pandémie », a tenu à souligner Marco Gagnon, directeur des ventes Québec et Ottawa de Vacances Air Canada, et qui représentait Star Alliance dans le cadre de la remise de ce prix. Celle qui se décrit comme « une ado rebelle qui n’en faisait qu’à sa tête » n’était pas peu fière de récolter ce prix, après être partie de rien, ou presque, à l’âge de 26 ans, pour diriger aujourd’hui une équipe de 142 conseillers, moins de dix ans plus tard.
De gauche à droite: Andréane Laroche, présidente de Voyages Bélaro ; Marco Gagnon, directeur des ventes, Québec et Ottawa, chez VAC ; Claude Saint-Pierre, directeur général de Tours Chanteclerc.
Une nouvelle icône dans la Galerie d’honneur Transat
Enfin, après avoir été saluée par Joseph Adamo, qui a rappelé qu’elle avait été sacrée l’une des 100 femmes d’affaires les plus influentes au Canada en 2017, Lucie Guillemette a été intronisée à la Galerie d’honneur Transat.
« Je suis vraiment honorée, j’ai toujours espéré laisser une petite marque de mon passage, a avoué la récipiendaire. Il y a un proverbe qui dit : ”Si vous voulez aller vite, allez-y seul ; si vous voulez aller loin, allez-y ensemble”. De toute évidence, j’ai choisi de faire la route en compagnie d’un bel équipage ».
Retraitée depuis juin dernier de ses postes de vice-présidente générale et cheffe, Affaires commerciales, et présidente de Vacances Air Canada, la récipiendaire s’est montrée très fière du chemin qu’elle a parcouru. « Si j’ai un seul conseil à donner à la jeune relève, c’est ceci : c’est un cadeau de pouvoir regarder en arrière et de se dire que si on avait à tout recommencer, on n’y changerait rien. »
Lucie Guillemette a été intronisée à la Galerie d’honneur Transat.
En route vers la 10e édition du Gala
« Le Gala des Trophées Uni-Vers a encore permis de rassembler tous les acteurs de l’industrie, lors d’une soirée magique et remplie d’émotions » a souligné Aurore Bonvalot au terme de l’événement, avant de rappeler que l’année prochaine marquera le 10e anniversaire du Gala… si Dieu le veut. Avec un Gala qui se déroulait dans une ancienne église, on peut s’attendre à ce que les prières de l’industrie soient entendues.
Là-dessus, ce n’est pas l’optimisme qui manque dans le milieu québécois du voyage, comme en fait foi cette intervention de Mathieu Robert (encore lui !) : « Malgré les défis de notre industrie – guerres, tempêtes, catastrophes, etc. –, rappelons-nous que nous venons tout juste de sortir de l’un des plus gros défis de notre industrie, si ce n’est de notre société moderne, a-t-il dit. Ce ne sont donc certainement pas de petits défis comme ceux que nous vivons présentement qui vont anéantir notre industrie; au contraire, ils vont nous permettre d’en ressortir plus forts, et bien plus forts. »