Pannes en Espagne et au Portugal : retour à la normale, mais le mystère plane

On ne sait toujours pas ce qui a causé la panne, mais l’électricité est revenue presque partout; Air Canada et Air Transat ont publié des mises à jour sur l’état des lieux.


Mardi matin, de nombreux voyageurs ressentaient encore les effets de la gigantesque panne d’électricité qui a touché l’Espagne et le Portugal, hier, même si l’alimentation a été en grande partie rétablie dans les zones affectées.

Air Canada a déclenché sa politique de changement de réservation flexible pour les passagers voyageant à destination ou en provenance de Barcelone (BCN), Lisbonne (LIS) et Madrid (MAD), valable aujourd’hui le 29 avril, pour l’instant. Tous les détails sont disponibles ici.

De son côté, Air Transat a ajusté son horaire de vol : le vol TS680 du 28 avril de Montréal à Lisbonne partira aujourd’hui, le 29 avril. L’horaire du vol TS681 du 29 avril, de Lisbonne à Montréal, a également été modifié — il arrivera désormais le 30 avril. Plus de détails sont disponibles ici.

 

Une cause toujours inexpliquée

La cause des pannes d’électricité généralisées en Espagne et au Portugal restait inconnue mardi, malgré quelques perturbations isolées persistantes après que le courant ait été largement rétabli dans les deux pays.

L’une des pannes les plus graves jamais enregistrées en Europe a cloué des avions au sol, paralysé les métros, perturbé les communications mobiles et mis hors service les distributeurs automatiques sur l’ensemble de la péninsule Ibérique, lundi le 28 avril.

À 7 heures mardi, plus de 99 % de la demande énergétique en Espagne avait été rétablie, selon l’opérateur du réseau électrique espagnol, Red Eléctrica. L’opérateur portugais REN a pour sa part déclaré que ses 89 postes de transformation étaient de nouveau en service et que l’électricité avait été rétablie pour les 6,4 millions de clients concernés.

Alors que la vie reprenait peu à peu son cours normal — avec la réouverture des écoles et des bureaux, la fluidification du trafic et la reprise des transports publics — les autorités espagnoles n’avaient toujours pas fourni d’explication sur ce qui a causé l’une des pannes les plus sérieuses jamais survenues en Europe.

 

Le chaos en 5 secondes

Le pays d’Europe du Sud, qui compte 49 millions d’habitants, a perdu 15 gigawatts — soit l’équivalent de 60 % de sa demande nationale — en seulement cinq secondes.

Mardi, le Premier ministre Pedro Sánchez a déclaré que le gouvernement avait deux priorités : restaurer complètement le système électrique de l’Espagne et déterminer les causes de la panne afin qu’un tel événement « ne se reproduise jamais ». Un échec électrique aussi étendu est quasiment sans précédent sur la péninsule Ibérique ou en Europe.

Eduardo Prieto, directeur des opérations du système chez Red Eléctrica, a signalé deux « événements de déconnexion » brusques et successifs avant la panne de lundi. Lors d’une conférence de presse mardi, il a indiqué qu’une enquête plus approfondie était nécessaire pour comprendre pourquoi ces événements avaient eu lieu.

 

Des causes écartées

L’agence météorologique espagnole, AEMET, a affirmé n’avoir détecté aucun « phénomène météorologique ou atmosphérique inhabituel » lundi, et aucune fluctuation brutale de température n’a été relevée par ses stations.

Le Centre national de cybersécurité du Portugal a écarté lundi toute spéculation sur un acte malveillant, affirmant qu’il n’y avait aucun signe d’attaque informatique.

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui aussi déclaré qu’il n’y avait « aucun indice d’une cyberattaque », tandis que Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, a également exclu un sabotage. Elle a toutefois reconnu que cette panne était « l’un des épisodes les plus graves enregistrés en Europe ces derniers temps ».

 

Des effets qui se font toujours sentir

Dans les plus grandes gares espagnoles, des foules de voyageurs attendaient mardi matin de pouvoir monter à bord de trains ou de reprogrammer des trajets annulés ou perturbés.

À la gare d’Atocha, à Madrid, des centaines de personnes étaient massées autour des écrans d’information. Nombre d’entre elles avaient passé la nuit sur place, enveloppées dans des couvertures fournies par la Croix-Rouge. Des scènes similaires se sont produites à la gare Sants de Barcelone.

À 11 heures mardi, le métro de Madrid fonctionnait à pleine capacité. À Barcelone, le réseau fonctionnait normalement, mais les trains de banlieue étaient suspendus en raison d’une « instabilité électrique », selon Rodalies Catalunya sur X.

Dans certaines régions du pays, les services de banlieue et de moyenne distance étaient encore suspendus ou ne fonctionnaient qu’à capacité réduite.

Les services de secours espagnols ont indiqué avoir secouru environ 35 000 passagers lundi, bloqués dans des trains ou des métros. La panne a transformé les centres sportifs, les gares et les aéroports en refuges improvisés pour la nuit.

Ce matin, d’autres détails ont été dévoilés par l’Agence France Presse, repris par Le Journal de Montréal.