10 septembre 2020 — Les résultats du troisième trimestre de Transat reflètent l’impact désastreux de la pandémie de COVID-19. Toutefois, le trimestre s’est terminé avec un certain optimisme puisque Transat a repris ses activités le 23 juillet, après une interruption de 112 jours.

La perte nette de Transat pour le troisième trimestre 2020 s’est élevée à 45,1 millions de dollars, contre une perte de 1,5 million de dollars pour le troisième trimestre 2019. Les recettes se sont élevées à 9,5 millions de dollars, contre 698,9 millions de dollars.

Les compagnies aériennes du monde entier continuent de se débattre après des mois de blocage des voyages suivis d’une demande très réduite. Cependant, beaucoup d’entre elles reçoivent des aides gouvernementales.

Jusqu’à présent, les transporteurs canadiens, bien qu’ils soient aidés par des programmes comme la Subvention Salariale d’Urgence du Canada (SSUC), n’ont pas reçu de soutien financier gouvernemental spécifique à l’industrie.

“Ce manque de soutien, combiné à la quarantaine obligatoire de 14 jours du Canada, toujours en vigueur après près de six mois, et à l’avis continu du Canada contre tout voyage non essentiel, ont amené les compagnies aériennes canadiennes au bord du précipice”, déclare le président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache.

“La réduction des opérations à une seule semaine pour ce trimestre est sans précédent pour Transat et pour l’industrie dans son ensemble. Compte tenu des mesures fortes que nous avons prises pour protéger la société et sa trésorerie, nous sommes prêts pour la reprise”, dit-il.

“Toutefois, comme le Canada maintient l’une des restrictions frontalières les plus strictes et exige toujours la mise en quarantaine des personnes revenant de l’étranger, il est temps que le gouvernement apporte un soutien ciblé au secteur aérien pour assurer l’existence d’une industrie compétitive au Canada à long terme”, ajoute Jean-Marc Eustache.

Avec l’effondrement du trafic aérien et de la demande mondiale, Transat affirme qu’ils ne peuvent pas prévoir toutes les répercussions de la COVID-19 sur ses opérations et ses résultats, ni savoir quand la situation s’améliorera. Cependant, la compagnie note qu’elle a mis en place une série de mesures opérationnelles, commerciales et financières, y compris une réduction des coûts, visant à préserver sa trésorerie, et qu’elle évalue la situation au jour le jour.

REPRISE DES VOLS

Transat a repris ses vols le 23 juillet et dessert maintenant 17 destinations, dont 11 en Europe (en France, au Royaume-Uni et au Portugal) et trois destinations soleil (le Mexique, la République dominicaine et Haïti) au départ de Montréal ou de Toronto. Un programme intérieur relie également les principaux aéroports canadiens (Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver).

Entre-temps, au plus fort de la saison hivernale 2020 / 2021, Transat prévoit des vols vers plus de 40 destinations dans les Caraïbes, au Mexique, en Amérique centrale et du Sud, aux États-Unis, en Europe et au Canada.

Ce lancement hivernal fait suite à l’annulation par Transat de son programme dans l’Ouest canadien, à l’exception des correspondances. Dans une interview exclusive accordée à Travelweek le mois dernier, Joe Adamo, directeur de la distribution de Transat et président de TDC, a déclaré quela décision d’annuler le programme de Transat dans l’Ouest canadien était “très douloureuse”. Une partie de la stratégie de Transat dans le contexte de la pandémie, a-t-il ajouté, consiste à se concentrer sur l’Ontario et le Québec.

DÉPÔTS ET CRÉDITS DE VOYAGES

Les dépôts reçus des clients pour des voyages futurs se sont élevés à 638,1 millions de dollars, contre 611,1 millions de dollars au 31 juillet 2019, soit une augmentation de 27,0 millions de dollars.

Transat souligne que, comme d’autres transporteurs canadiens, elle a décidé d’émettre des crédits de voyage pour les voyages annulés à la suite de restrictions de voyage sans précédent. L’entreprise affirme que les dépôts des clients au 31 juillet 2020 comprenaient ces crédits de voyage s’élevant à 564 millions de dollars.

Au 31 juillet 2020, les liquidités de Transat s’élevaient à 576,4 millions de dollars, comparativement à 723,8 millions de dollars en 2019.

“Comme il est impossible d’évaluer le rythme de la reprise ou l’évolution possible de la pandémie et de ses effets, la Société, comme la grande majorité des transporteurs aériens et des autres acteurs de l’industrie du voyage dans le cours normal de leurs activités à la suite des répercussions de la COVID-19, examine actuellement diverses possibilités d’augmenter ses liquidités. En particulier, la société poursuit les discussions entamées au cours du deuxième trimestre avec ses financiers et les différents niveaux de gouvernement pour améliorer sa trésorerie“, déclare la société.

ACCORD AVEC AIR CANADA

Dans son rapport sur les résultats du troisième trimestre, Transat a également abordé la question de sa vente à Air Canada, d’abord annoncée le 16 mai 2019 comme un accord exclusif qui verrait Air Canada acheter Transat dans le cadre d’une transaction de 520 millions de dollars, qui serait ensuite portée à 720 millions de dollars.

L’acquisition semblait être potentiellement en bonne voie avant la pandémie. En mars 2020, le Bureau de la concurrence du Canada a fait part de ses propres inquiétudes. L’opération est également examinée par la Commission européenne. La semaine dernière, la CE a annoncé qu’elle donnerait ses directives d’ici le 12 décembre.

Transat a déclaré aujourd’hui que bien qu’elle reste fermement engagée à conclure la transaction avec Air Canada, des facteurs indépendants de sa volonté et liés à la pandémie pourraient influencer l’issue de l’opération.

Comme le fait remarquer Transat, les conditions de marché de l’industrie mondiale après la pandémie “ont été complètement transformées”.

Les répercussions négatives de la pandémie ont amené Transat à rechercher activement des sources de financement supplémentaires. “Les engagements pris dans le cadre de la convention d’arrangement avec Air Canada limitent et régissent la capacité de la société à obtenir des sources de financement supplémentaires et peuvent exiger le consentement préalable d’Air Canada”, note Transat.

Bien que l’entente prévoie que le consentement d’Air Canada ne peut être refusé sans motif raisonnable, “il n’y a aucune certitude qu’Air Canada consentira à l’obtention de sources de financement supplémentaires par la société “, déclare Transat.

Cela dit, si les approbations requises sont obtenues et que les conditions sont remplies, Transat affirme que l’acquisition pourrait être réalisée au cours du quatrième trimestre de 2020.

En vertu de l’accord d’arrangement, la date limite pour l’obtention des approbations réglementaires ne peut être prolongée au-delà du 27 décembre 2020.