En piste face au mont Blanc : Chamonix (3)

Dans les Alpes françaises, trois destinations voisines permettent de dévaler des pistes spectaculaires, de profiter des plaisirs de la table et d’avoir droit à des après-skis du tonnerre, toujours avec le mont Blanc en toile de fond. Aujourd’hui : Chamonix.


© Gary Lawrence

 Capitale mondiale de l’alpinisme, berceau des Jeux Olympiques d’hiver (il y a 100 ans cette année), point de départ du plus haut téléphérique de France (qui mène à l’Aiguille du Midi), Chamonix est aussi reliée au plus grand glacier de France (la Mer de Glace, 7 km) et forme le point d’arrivée de l’une des plus longues descentes hors-piste du monde (la Vallée blanche, 22 km).

En un mot comme en cent, Chamonix cumule les superlatifs comme un skieur enfile les portes, lors d’une compétition.

Plus qu’une station de ski, Chamonix forme une ville de 8000 âmes rattachée par téléphériques et télécabines à plusieurs sommets skiables tous plus splendides les uns que les autres, et qui donnent droit à des panoramas montagneux tout simplement éblouissants.

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 Située aux confins de la Suisse et de l’Italie, elle regroupe d’ouest en est les stations de Servoz, des Houches, de Chamonix-Mont-Blanc (incluant le Brévent et Flégère), d’Argentière et de Vallorcine, toutes aménagées au-delà de 2000 m d’altitude, pour des conditions et un enneigement épatants, plus souvent qu’autrement.

Du haut du Brévent (2525 m), on a ainsi droit à des points de vue privilégiés sur le mont Blanc et ses aiguilles (du Midi, Verte, de Blaitière, du Chardonnet…), pareilles à des pyramides noires déchiquetées, mais aussi sur toutes les Alpes environnantes, fabuleuse succession de sommets acérés et sacrément racés.

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 Des skieurs hors-piste s’y précipitent pour déflorer les vastes tapis blancs, d’autres suivent la piste Charles-Bozon, panoramique de haut en bas – comme à peu près tout ce qui se dévale ici ou dans le domaine voisin de Flégère.

C’est d’ailleurs de là qu’on embrasse toute la Vallée de Chamonix et qu’on est à même de constater l’écart grandiose entre la ville (à 1035 m d’altitude, en contrebas) et le sommet du mont Blanc (à 4810 m, droit en face).

 

Du côté d’Argentière

De Flégère, on skie également face au domaine le plus mythique de Chamonix, les Grands Montets, dont le glacier du sommet n’est accessible qu’en ski de randonnée alpine, depuis l’incendie du téléphérique qui menait à 3275 m (et qui est en cours de reconstruction).

Mais qu’importe qu’on puisse atteindre son ultime sommet : ce domaine est le chef-lieu des skieurs de grand chemin, qui apprécient sortir des pistes battues et laisser leurs planches les guider jusqu’à Argentière, le mignon village qui lui sert de point de départ, et d’où provient par ailleurs de nombreux guides de haute montagne qui font la réputation de la région.

 

Une ville active

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 Après le ski, difficile de rentrer à l’hôtel quand on loge à Chamonix. Au cœur de la vieille ville piétonnière se succèdent épiceries fines bondées de grasses victuailles et de délectables liqueurs, boutiques pour alpinistes et pour skieurs plus ou moins chevronnés, bars animés à l’heure de l’après-ski et tables délectables où on peut flancher pour une raclette (au Sérac), une pierrade (des viandes cuites sur pierre, au Monchu) ou une goûteuse tartiflette (presque partout), ou encore se régaler dans un cadre de style début du 20e siècle (chez Joséphine).

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 « Ce que j’aime aussi beaucoup de Chamonix, confie un skieur québécois qui fréquente les lieux depuis 50 ans, c’est que lorsqu’on ne peut pas skier à cause de la météo, il y a toujours plus de choses à faire ici que dans les autres centres de ski de France : le musée Alpin, le cinéma, la bibliothèque, le centre sportif… »

 

À voir hiver comme été

De tous les villages et villes de sports d’hiver de France, Chamonix est l’une des rares à accueillir plus de touristes l’été que l’hiver. Il faut dire que sa réputation est d’abord née par et pour l’alpinisme, et que les possibilités de randonnée y sont aussi nombreuses qu’incroyables.

Parmi les incontournables à expérimenter sur place, le téléphérique de l’Aiguille du Midi (3842 m) permet de s’en mettre plein la vue alors que l’excursion au Montenvers (dont le site est en cours de reconfiguration) donne accès à l’immense Mer de Glace en empruntant un petit train à crémaillère. Depuis peu, une nouvelle télécabine permet d’accéder plus aisément au glacier. 

Enfin, pour les Montréalais curieux et les fanas d’architecture, certains bâtiments du Centre culturel et sportif évoqueront sans doute chez eux le Biodôme, par ses formes courbes. Ce n’est pas un hasard : il a été conçu par un certain Roger Taillibert…


Pratico-pratique

Air Canada relie Montréal à Lyon (2 h 30 de route) et Genève (1 h de route) en vol direct, toute l’année. On peut également gagner Chamonix en train depuis ces deux villes (direct depuis Genève).

Un billet de ski donnant droit aux stations entourant Chamonix se détaille environ 100 $, une aubaine si on compare avec ce qu’on paie désormais au Québec, et si on considère l’ampleuret la superbe du domaine skiable chamoniard.

Jusqu’au 15 mars, Chamonix célèbre le centenaire des Jeux olympiques d’hiver de 2024, les premiers de l’histoire, par une série d’événements et d’activités, qu’on peut consulter ici.

Côté hébergement, le dynamique groupe Mont-Blanc Collection possède plusieurs établissements en tous genres à Chamonix, dont le sympathique hôtel Les Gourmets, un trois étoiles judicieusement situé au cœur de la vieille ville et aux abords de l’Arve, et qui sera entièrement rénové l’été prochain. Coup de cœur cependant pour le Plan B, un établissement moderne et multifonctionnel alliant hébergement en chambre ou en dortoirs, espaces de cotravail, de restauration et de divertissement (machines à boules, jeu de quilles, etc.…), boutiques et services d’excursions, le tout droit devant l’arrêt de bus menant aux remontées des domaines skiables.

Plan B, Chamonix, Mont-Blanc

Dans un proche registre, le Grand Hôtel Couttet, en cours de rénovations, rouvrira ses portes en 2025 en version 5 étoiles.

Info : chamonix.com et auvergnerhonealpes-tourisme.com

 

L’auteur était l’invité d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme.