Hausse possible des tarifs aériens après la tempête de grêle de Calgary

L’annulation de nombreux vols de WestJet et de Flair et l’immobilisation au sol de plusieurs appareils pourraient inciter des transporteurs à hausser leurs tarifs.


Selon certains experts, les tarifs aériens pourraient augmenter à la suite de la tempête de grêle qui a frappé Calgary, lundi soir dernier, endommageant des avions de WestJet et de Flair Airlines, et bouleversant les plans de voyage de milliers de passagers.

Des grêlons de la taille de balles de golf ont en effet frappé le tarmac de l’aéroport, forçant les deux compagnies aériennes à immobiliser 10 % de leur flotte respective pour des réparations et des inspections. Pour sa part, Air Canada a vu une poignée de ses avions affectés.

Une réduction significative des opérations augmentera probablement la demande et fera grimper le prix des billets pendant la haute saison des voyages d’été, estime Barry Prentice, qui dirige l’Institut de transport de l’Université du Manitoba.

Un impact déjà pressenti

« Cela va avoir un impact réel sur beaucoup de personnes qui attendent de prendre l’avion, dit-il. On ne peut pas retirer 10 % de l’offre de la deuxième plus grande compagnie aérienne du pays sans que cela ait des impacts. »

À plus long terme, des conditions météorologiques plus violentes et plus instables pourraient augmenter les coûts des transporteurs aériens, comme la maintenance et les assurances, une dépense qui se répercutera probablement sur les voyageurs.

« De tous les moyens de transport, ce sont les avions qui sont les plus susceptibles d’être affectés par la météo », poursuit Barry Prentice.

Aux abris!

Lundi soir, WestJet affirme avoir réussi à déplacer dans un hangar quatre des 22 avions qui étaient au sol à Calgary, pour les protéger. Seize appareils ont été « gravement endommagés » tandis que deux autres ont été déclarés aptes à voler après de légers dommages, explique le transporteur. Neuf autres avions ont été détournés.

Chez Flair Airlines, deux des 20 avions de la compagnie aérienne à bas prix sont hors service à cause de la tempête, mais seront de retour dans le ciel d’ici quelques semaines. Aucun d’entre eux n’a subi de dommages structurels.

« Nous avons beaucoup de travail à faire, précise Maciej Wilk, président de Flair. Vous pouvez imaginer que si des milliers de petits morceaux de glace frappent la structure d’un avion, il faut vraiment passer du temps à vérifier s’il n’y a pas de dommages. »

Des dommages considérables

La tempête a endommagé le toit de l’aéroport de Calgary, provoquant la chute des dalles du plafond alors que l’eau s’infiltrait et inondait certaines parties de l’aérogare des vols intérieurs, où certaines sections ont été temporairement fermées.

Les morceaux de glace ont également pu causer des ravages sur les parties moins durables des avions.

« Les divers ailerons et gouvernes ne sont pas aussi robustes que le fuselage parce que ce sont des pièces mobiles et souvent elles doivent être remplacées; elles ont probablement été endommagées », croit Rick Erickson, consultant en aviation.

Même le fuselage principal de certains avions a été cabossé par les grêlons de grande taille, nécessitant des réparations supplémentaires.

« Si vous cabossez le fuselage, vous augmentez vraiment la résistance de l’avion lorsqu’il se déplace dans l’air et vous créez beaucoup plus de traînée », de poursuivre Rick Erickson.

Retour à la normale chez Air Canada

Air Canada a déclaré que ses opérations à Calgary étaient revenues à la normale mercredi.

« Nous avions une poignée d’avions au sol pendant la tempête; nous les avons inspectés et les avons remis en service », explique la porte-parole du transporteur, Angela Mah.

Chez WestJet, les centaines de vols annulés ont probablement affecté plus de 10 000 clients, estime John Gradek, qui enseigne la gestion de l’aviation à l’Université McGill.

Alors que la compagnie aérienne entasse les passagers sur d’autres vols, ceux qui cherchent des billets de dernière minute pourraient payer un prix plus élevé.

« Les algorithmes de tarification dynamique qu’utilisent Air Canada et WestJet détecteront automatiquement une situation de demande », poursuit l’expert, tout en faisant référence à la diminution de l’offre de sièges cette semaine. « Si vous trouvez un siège, il sera plus cher », conclut-il.