20 septembre 2019 – Le Costa Rica s’est vu décerner le prix Champions de la Terre 2019, soit le plus grand honneur décerné par les Nations Unies (NU) au chapitre de l’environnement, pour son rôle dans la protection de la nature et son engagement dans des politiques ambitieuses pour combattre les changements climatiques.
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (ONU Environnement) récompense le Costa Rica dans la catégorie leadership en matière de politiques.
Un leader mondial dans la gestion durable, le pays d’Amérique Centrale a élaboré un plan détaillé pour « décarboniser » son économie d’ici 2050, conformément à l’Accord de Paris sur le climat et les Objectifs de développement durable des Nations Unies. On espère que ce plan puisse servir de modèle pour les autres nations pour parvenir à réduire les émissions mortelles responsables des changements climatiques aussi rapides que désastreux.
Le succès de la stratégie du Costa Rica, d’inscrire ses préoccupations environnementales au cœur de ses programmes politique et économique, est une preuve que la gestion durable est aussi bien réalisable qu’économiquement viable.
“Le Costa Rica est un pionnier en matière de protection de la paix et de la nature et fait figure d’exemple à suivre pour la région et pour le monde”, a souligné Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.“Les changements climatiques nous imposent à tous d’agir rapidement et concrètement. Avec ses plans ambitieux de décarboniser l’économie, le Costa Rica relève ce défi”, a-t-elle ajouté. “Les émissions mondiales atteignent des niveaux records. Pour parvenir à des économies plus propres et plus résilientes, nous devons agir maintenant. Réduire les émissions est la clé et il est fort inspirant de voir le Costa Rica franchir de telles étapes décisives dans cette direction.”
Le besoin de poser des gestes radicaux, à l’échelle mondiale, pour contrer les changements climatiques, fera partie du discours du Secrétaire général des NU, Monsieur António Guterres, au prochain Sommet Action Climat de New York, le 23 septembre. Le Secrétaire général exhorte les leaders, gens d’affaires et la société civile du monde entier à se présenter au sommet avec des idées concrètes illustrant comment ils comptent réduire les émissions de 45 pour cent au cours de la prochaine décennie, et ainsi atteindre le niveau « zéro émissions » d’ici 2050, conformément à l’Accord de Paris et les Objectifs de développement durable.
En février, le Costa Rica a dévoilé son Plan de Décarbonisation National, lequel prévoit des actions et objectifs à moyen et long termes pour réformer le transport, l’énergie, les déchets et l’utilisation du sol. Le but est d’atteindre le niveau « zéro émissions nettes » d’ici 2050, et cela veut dire que le pays ne devra émettre plus d’émissions qu’il n’est lui-même capable de compenser par le biais de gestes concrets comme le maintien et l’expansion de ses forêts.
95% DE L’ÉNERGIE DU COSTA RICA EST RENOUVELABLE
Déjà, plus de 95 pour cent de l’énergie du Costa Rica est renouvelable et, après un travail laborieux visant à réparer des décennies de déforestation, sa couverture forestière s’étend maintenant à plus de 50 pour cent. En 2017, le pays a enregistré un record de 300 jours alimentés uniquement à l’énergie renouvelable. Son but est d’atteindre 100 pour cent d’électricité renouvelable d’ici 2030. Autres objectifs: que soixante-dix pour cent des bus et taxis du pays soient électriques d’ici 2030, et la pleine électrification de ces véhicules d’ici 2050.
Ces initiatives novatrices du Costa Rica, dans la promotion des technologies propres et de la gestion durable, sont d’autant plus remarquables du fait que ce pays d’environ 5 millions d’habitants produit seulement 0,4 pour cent des émissions mondiales.
“Recevoir le prix Champions de la Terre au nom du Costa Rica, de toute sa population, des générations d’hier qui ont protégé l’environnement et au nom des générations futures, me remplit de fierté et d’émotion en regard de ce que le Costa Rica a accompli et de ce que nous pouvons continuer de faire. Parce que oui, nous pouvons faire bien davantage. Je suis très fier d’être Costaricien”, a souligné le président Carlos Alvarado Quesada.“Il y a environ 50 ans, le pays commençait déjà à mettre en place une série de politiques environnementales novatrices, et ce, parce que le paradigme du développement durable est inscrit dans l’ADN des Costariciens. Le Plan de décarbonisation, dont l’objectif est de stopper la pollution, consiste à maintenir une courbe ascendante de la croissance économique et de l’emploi, tout en générant une courbe descendante de l’usage des combustibles fossiles. Et comment allons-nous y parvenir? En développant un transport public propre, des villes intelligentes et résilientes, une saine gestion des déchets, une agriculture durable et des façons de faire améliorées”, a-t-il ajouté.
Le prix Champion de la Terre récompense le développement durable du Costa Rica et met en lumière le besoin urgent de trouver des solutions aux changements climatiques. L’an dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a découvert que limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C, d’ici 2030, puis atteindre « zéro émissions nettes » autour de 2050, nécessiterait des changements de comportement sans précédent pour réduire les niveaux des émissions de carbone de 2010 de 45 pour cent.
Champions de la Terre est le programme de récompense phare des NU dans le domaine de l’environnement à l’échelle planétaire. Il fut mis sur pied par l’ONU Environnement en 2005 dans le but de rendre hommage à des personnes dont les actions remarquables ont eu un impact transformateur positif sur l’environnement. Leaders mondiaux, défenseurs de l’environnement ou encore inventeurs de la technologie… le programme de récompense met sous les projecteurs des pionniers qui travaillent à protéger notre planète pour les générations futures.
Le Costa Rica compte parmi les cinq Champions de la Terre de cette année. Vision entrepreneuriale, inspiration & action puis science & innovation sont les autres catégories. Un gala se tiendra à New York, le 26 septembre, durant la 74èmeAssemblée Générale des Nations Unie, en l’honneur des lauréats 2019. Cette cérémonie sera également l’occasion d’honorer sept pionniers pour la défense de l’environnement âgés de 18 à 30 ans. Ceux-ci repartiront avec le prix convoité Jeunes Champions de la Terre.
LES LAURÉATS DU PRIX CHAMPIONS DE LA TERRE
Image: (de gauche à droite) Michelle Bachelet, Izabella Teixera et José Sarukhán Kermez
Parmi les lauréats du passé de la région du Costa Rica, il y a Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, récompensée pour son remarquable leadership au chapitre de la création de zones marines protégées et pour avoir encouragé les énergies renouvelables (2017). Il y a également l’ancienne ministre de l’environnement brésilienne Izabella Teixeira, récompensée pour son leadership visionnaire et son rôle clé dans le grand projet d’inverser la déforestation de l’Amazonie (2013). Il y a aussi l’écologiste mexicain José Sarukhán Kermez, récompensé pour avoir fait de sa vie une épopée sous le signe du leadership et de l’innovation dans la conservation de la biodiversité au Mexique et à travers le monde (2016).
