Le rapport « Risques économiques : interdictions de voyage » du Conference Board examine l’impact de la pandémie

13 août 2021 – Un nouveau rapport du Conference Board des États-Unis se penche sur l’impact financier de la pandémie de COVID-19 sur les 334 millions de personnes dans le monde qui dépendent directement du secteur du voyage et du tourisme ainsi que sur les perspectives à long terme de la croissance et du commerce dans le monde.

Comme le souligne le rapport « Risques économiques : interdictions de voyage », un an et demi après la déclaration officielle de la pandémie de COVID-19, les interdictions de voyager restent en vigueur dans le monde entier, avec la casi totalité des gouvernements imposant encore des restrictions aux voyageurs étrangers.

Selon l’analyse, le secteur des services de voyage pourrait ne retrouver que 50 % de son niveau de 2019 d’ici à la fin de 2021. Une reprise complète des services de voyage ajouterait 0,7 point de pourcentage au PIB mondial de 2021, faisant passer la prévision de croissance de 5,3 % du Conference Board à 6 %. Toutefois, si les interdictions de voyage persistent, voire se renforcent, cela pourrait avoir des conséquences négatives sur les perspectives à long terme de la croissance et du commerce mondial.

« Pour une grande partie du monde, les interdictions de voyage édictées comme mesures d’urgence en 2020 restent en place », a déclaré Dana Peterson, économiste en chef du Conference Board.

« L’émergence continue de nouveaux variants du virus et les défis concernant la vaccination – qu’ils soient dus à l’approvisionnement, à la logistique ou à l’hésitation – incitent, à juste titre, les gouvernements à prolonger les politiques qui restreignent fortement les mouvements de personnes à travers les frontières. Mais sans fin certaine en vue, les interdictions de voyage de la pandémie risquent de transformer les attentes de longue date concernant la libre circulation des biens, des services, de l’argent et des personnes – et de devenir un vent contraire perpétuel qui freine le potentiel de l’économie mondiale. »

Voici quelques-unes des conclusions du rapport :

Les voyages d’affaires ont considérablement diminué et leur retour pourrait être lent. Les entreprises réduisent leurs coûts en renonçant aux voyages en raison des restrictions liées à la pandémie. Quelque 63 % des gouvernements interdisent totalement ou partiellement les visiteurs étrangers, ce qui accélère la tendance à long terme vers les réunions virtuelles. À long terme, cette évolution pourrait menacer les industries qui prospèrent grâce aux connexions en personne qui stimulent l’innovation et/ou les ventes et les relations avec les clients, indique le rapport.

Les interdictions de voyager imposées aux touristes étrangers représentent un risque encore plus grand pour les économies du monde entier. Les dépenses des touristes représentent 87 % du total des exportations mondiales de services de voyage qui se sont effondrées dans le monde entier en 2020. Les impacts négatifs continus de cet effondrement se sont étendus au-delà des industries touristiques directement touchées par les interdictions de voyager. Ils ont aussi touché les secteurs adjacents comme les services de divertissement, de loisirs et de restauration, ainsi que les gouvernements nationaux et régionaux qui dépendent des recettes fiscales des visiteurs. Les centres touristiques d’Asie et des Caraïbes ont été les plus touchés par ces problèmes, mais aussi certaines des économies les plus importantes et les plus riches du monde, comme l’Allemagne, l’Italie, le Mexique et Hong Kong, sont très exposées à des restrictions continues.

Selon le rapport, l’incertitude liée à l’interdiction de voyager crée différents « obstacles » vers la reprise pour le secteur des services de voyage et de tourisme et, par conséquent, pour la croissance du PIB mondial dans son ensemble. La voie de la reprise pour l’activité du secteur des voyages et du tourisme reste incertaine compte tenu de l’enchevêtrement de restrictions contradictoires imposées aux visiteurs étrangers dans le monde. Dans l’idéal, les flux internationaux de personnes devraient retrouver leur niveau d’avant la pandémie d’ici fin 2021 ou début 2022. Toutefois, comme les variants du coronavirus se propagent, ce retour à la normale dépendra fortement de la manière dont les différents gouvernements lèveront les interdictions de voyager et les gens reprendront confiance dans la sécurité et la fiabilité des voyages internationaux.

Selon le Conference Board, les interdictions de voyager risquent d’envenimer les relations entre les économies qui choisissent de rouvrir rapidement les frontières et celles qui ne le font pas. Avant même la pandémie, les tensions géopolitiques croissantes alimentaient déjà une flambée des tarifs douaniers, des sanctions et des sentiments protectionnistes. Les gouvernements choisissant des voies différentes pour la réouverture de leurs frontières, les restrictions aux voyages pourraient devenir le prochain front de friction du commerce international et un autre risque majeur pour l’avenir de la mondialisation.

Une copie du rapport du Conference Board en anglais intitulé « Trade Risks : Travel Bans » du Conference Board est disponible ici.

Source : Groupe Travelweek/Profession Voyages