7 février 2023 – Les voyageurs canadiens doivent faire face à une augmentation des frais d’aéroport après que la pandémie a fait chuter les revenus et entraîné une augmentation de la dette des aéroports du pays.
La COVID-19 a perturbé le modèle économique “relativement stable” et résilient du secteur aéroportuaire, les aéroports canadiens ayant accumulé environ 3,2 milliards de dollars de dettes combinées, a indiqué DBRS Morningstar dans une note d’analyse publiée lundi.
Contrairement aux aéroports américains, qui ont reçu une aide financière importante au plus fort de la pandémie, les subventions du gouvernement canadien ont surtout ciblé les compagnies aériennes plutôt que les autorités aéroportuaires, selon l’agence de notation.
Ces dernières n’ont bénéficié que d’un soutien “modeste”, comme le Programme des infrastructures essentielles des aéroports de Transports Canada, lancé en mai 2021, qui prévoit 571,2 millions de dollars sur cinq ans.
“Le gouvernement canadien n’a pas démontré une volonté, ou perçu un besoin matériel, de fournir un soutien financier significatif aux aéroports canadiens”, a déclaré l’agence.
Pendant la pandémie, l’aéroport international Pearson de Toronto a augmenté à deux reprises ses frais d’amélioration aéroportuaire de 5 à 35 dollars pour les passagers en partance. Ces augmentations ont entraîné des pertes de 383 millions de dollars et de 350 millions de dollars en 2020 et 2021, respectivement.
L’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal a également augmenté ses frais de 30 à 35 dollars en 2021. L’autorité aéroportuaire de Regina prévoit d’augmenter les frais d’amélioration aéroportuaire de 10 dollars par passager en partance, pour les porter à 30 dollars le 1er avril.
Les coûts d’exploitation et les dépenses d’investissement des aéroports sont également en hausse en raison de l’inflation, selon l’agence. Les augmentations de tarifs sont devenues “nécessaires” car les aéroports cherchent à relancer des projets d’investissement à des coûts plus élevés après que nombre d’entre eux aient été interrompus pendant la pandémie.
“La pression élevée exercée sur les aéroports canadiens pour qu’ils augmentent leurs redevances reflète l’effet combiné de l’augmentation de l’effet de levier pendant la pandémie et de la nature non subventionnée et sans but lucratif du modèle d’entreprise des aéroports canadiens”, indique la note d’analyse.
“Plus il faudra de temps à un aéroport pour augmenter/reconstruire le trafic et pour atteindre la capacité prévue des installations, qui ont été développées avec de l’argent emprunté, plus cette pression persistera”.
L’agence a déclaré qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’un changement de compétitivité entre les aéroports canadiens et américains ait un impact matériel sur les notes des principaux aéroports canadiens, qui restent largement protégés par leur statut de monopole et la résistance de la demande des consommateurs.
Source: La Presse Canadienne