3 février 2021 — Après avoir lutté pendant près d’un an pour récupérer ses pertes touristiques, l’Organisation du tourisme des Caraïbes (CTO) prévoit des “retombées immédiates” de l’annulation générale des vols soleil du Canada.
S’adressant exclusivement au Groupe Travelweek, le secrétaire général par intérim de la CTO, Neil Walters, a déclaré que l’annonce faite la semaine dernière par le gouvernement fédéral concernant de nouvelles restrictions sur les voyages dans les Caraïbes aura un impact négatif sur le secteur du tourisme de la région, déjà dévasté par la pandémie COVID-19.
“Le Canada est traditionnellement un marché clé pour les Caraïbes, ce qui aura des retombées immédiates sur les Caraïbes et leurs économies, où des millions de personnes dépendent du tourisme et des activités connexes pour vivre”, explique M. Walters.
Les nouvelles restrictions du gouvernement fédéral, qui comprennent l’annulation de tous les vols vers les Caraïbes et le Mexique jusqu’au 30 avril sur les quatre principales compagnies aériennes du Canada (Air Canada, WestJet, Transat et Sunwing), ont été annoncées le 29 janvier par le premier ministre Trudeau comme un moyen de protéger les frontières du Canada contre la COVID-19 et ses nouvelles variantes.
Les restrictions comprennent également des tests PCR obligatoires dans les quatre plus grands aéroports du Canada (Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary), l’acheminement de tous les vols internationaux de passagers par ces quatre aéroports, et des quarantaines coûteuses dans des “hôtels surveillés”, qui seront toutes mises en œuvre dès cette semaine, malgré le fait que moins de 2% des cas de COVID-19 sont liés à des voyages internationaux.
“Les Caraïbes ont travaillé sans relâche à la mise en place de protocoles rigoureux pour garantir la santé et la sécurité de nos résidents et visiteurs et ces efforts se poursuivront”, ajoute M. Walters. “Nous surveillons le déploiement du vaccin et la gestion globale de la propagation de la COVID-19 sur nos principaux marchés, y compris le Canada. Nous pensons que les mesures rigoureuses prises dans l’ensemble des Caraïbes pour contrôler la propagation de la COVID-19 encourageront les Canadiens à se rendre dans les Caraïbes pour des vacances bien méritées plus tard en 2021”.
Constatant l’importance du transport aérien dans la région et le rôle essentiel que jouent les compagnies aériennes dans le secteur du tourisme, M. Walters a déclaré ceci à propos des transporteurs canadiens :
“Comme le reste du tourisme, ils ont subi d’immenses pertes, mais ils se sont tout de même présentés à la table des négociations en toute bonne foi pour aider à relancer les voyages le plus tôt possible et en toute sécurité. Les Caraïbes continueront à collaborer avec les compagnies aériennes canadiennes et d’autres compagnies aériennes pour tenter de ramener à l’avenir les voyages en toute sécurité aux niveaux antérieurs à la COVID-19”.
Dans une interview accordée à CBC News, le ministre du tourisme de la Jamaïque, Edmund Bartlett, s’est dit surpris par l’ampleur des mesures prises par le Canada, tout en reconnaissant que les pays doivent faire ce qu’ils peuvent pour gérer la pandémie au niveau national.
“Oui, c’est douloureux. Oui, c’est difficile et cela nous cause des conséquences involontaires, car je sais que le Canada n’a pas vraiment l’intention de faire du mal à la Jamaïque”, a déclaré M. Bartlett.
Il estime que la décision du Canada d’annuler les vols vers la région coûtera à son pays 350 millions de dollars américains (449 millions de dollars canadiens). Cette estimation est basée sur ce que le pays verrait pendant une saison hivernale de pointe régulière, lorsque la Jamaïque accueille entre 175 000 et 200 000 Canadiens.
La décision du Canada de suspendre les voyages ne pouvait pas arriver à un pire moment, ont déclaré les responsables du tourisme jamaïcain. Le ministère du tourisme vient d’achever la mise en place de tests sur place et a pris des dispositions pour que les sites de quarantaine soient conformes aux nouveaux protocoles d’entrée annoncés par les États-Unis et le Canada. L’industrie a même obtenu du Canada qu’il retarde la mise en œuvre des nouvelles règles afin de laisser plus de temps pour s’y conformer, ont déclaré les responsables.
Sources : Cindy Sosroutomo pour le groupe Travelweek/Profession Voyages
CBC News.