Franck Laboue
L’aventurier épicurien
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Je vous l’annonce d’emblée : je suis amoureux du septième art. Je voue une profonde fascination pour le monde du cinéma, et je ne peux m’empêcher de « bouffer de la pellicule » dès que possible. Presque naturellement c’est cet art qui m’a apporté la fascination que j’ai depuis toujours pour l’Amérique. Découvrir Los Angeles, « l’usine à rêves », allait donc de soi pour le double passionné de Voyages et de Cinéma que je suis. Après ma première visite, j’ai longtemps entretenu une relation amour/haine avec Los Angeles. Tentaculaire monstre de bitume, elle n’avait pas su me fasciner autant que je ne l’aurais pensé, elle se laisse apprivoiser en plusieurs fois. Mais, comme j’ai pu le constater lors de mon dernier passage en début d’année, la ville a définitivement bien changé. Elle a même été couronnée ville numéro 1 à découvrir en 2017 par Lonely Planet!
Puis vint la sortie du film de Damien Chazelle : « La La Land ». Une ode colorée au cinéma et à l’époque de l’âge d’or d’Hollywood. Le film est un hommage aux rêveurs, c’est le Los Angeles de mes fantasmes. Sur pellicule, la « Cité des Anges » représente la ville de tous les rêves, là où tout peut devenir réalité et aussi se briser. Los Angeles est à elle seule la représentation parfaite de l’Amérique qui fait briller mes yeux. Elle est la ville des comédies musicales colorées, celle qui vibre au son des clubs de Jazz, celle des merveilles de l’Art Déco cachées à l’ombre des collines d’Hollywood et de l’énergie créatrice. Los Angeles continue de faire rêver le monde, c’est la machine des rêves et du spectacle. Vous avez aimé le film? Alors vous allez adorer Los Angeles! Le film aux 6 oscars ne laisse pas indifférent, révisez vos chorégraphies, on part en visite guidée à L.A.!
LA LA LAND : DÉCLARATION D’AMOUR À HOLLYWOOD
Plus qu’un film, La La Land est une création artistique parfaite, un morceau de musique qui ne s’arrête jamais. Tout le film s’apparente à un concert géant, deux heures de bonheur d’où l’on ressort avec le sourire aux lèvres et l’envie de voler. La La Land, c’est aussi de nombreuses références au cinéma de l’âge d’or, une véritable adaptation contemporaine des comédies musicales d’antan.
Passionné de Jazz, quel plaisir de voir le film valoriser cette musique et ses clubs d’aficionados. C’est un film qui ressemble à la vie, avec son mélange émotionnel, ses rêves et ses tragédies. Partons sur les traces du tournage à Los Angeles en 7 lieux pour certains incontournables :
1. L’échangeur autoroutier entre la 110 et la 105 (Harbor Gateway North)
Arriver au centre-ville de Los Angeles est toujours assez traumatisant. La vision de ces autoroutes qui s’entrelacent me donne un sentiment mêlé de fascination et d’appréhension. Sur ces 5 voir 6 voies d’asphaltes qui m’aspirent vers le cœur de la ville, ce sont les inévitables bouchons que je croise sur le chemin. L’ouverture du film se fait sur une scène d’anthologie avec pour toile de fond les gratte-ciel du centre-ville. La fameuse rampe monte vers les cieux, le soleil brille, « It’s another day of sun » comme le clame la chanson. C’est un peu la scène d’introduction de votre voyage dans la cité des anges. Alors non, ne vous arrêtez pas dans la bretelle pour faire une photo hommage au passage! Il y a de bonnes chances que vous y passiez. Et si vous êtes bloqués par le trafic? Les danseurs ne seront pas là, mais sifflotez la musique de La La Land : ça ira mieux!
2. Studios Warner Bros. de Burbank
Impossible pour moi de passer à côté des grands studios d’Hollywood. Adolescent je fus attiré comme une abeille par du miel vers ces studios et leurs artefacts faisant office de véritables reliques. C’est à Hollywood, dans le nord de la ville, que l’on retrouve notamment les studios Universal, véritable Mecque des cinéphiles. J’ai eu le bonheur d’y apprécier le motel Bates de « Psychose » ou encore les décors apocalyptiques de « La guerre des mondes ». C’est pourtant chez les grands rivaux d’Universal que l’on retrouve les traces de La La Land, aux studios de la Warner. Le personnage de Mia y travaille dans un café (qui n’existe pas), en face se trouve la fenêtre d’Humphrey Bogart dans le film culte « Casablanca ». Sachez que vous pouvez visitez les studios, pour la plupart de grands hangars.
3. Mount Hollywood Drive (Griffith Park)
Prenons de la hauteur pour poursuivre notre périple hollywoodien. J’aime le relief de Los Angeles, une cité gargantuesque cloitrée entre l’océan Pacifique et les collines verdoyantes d’Hollywood. Ces ondulations font partie du panorama urbain, interrompant les avenues et laissant place à l’inconnu au-delà de l’horizon. Sur ces pentes abruptes se déroule l’une des plus belles scènes du film, celle représentée sur les affiches. Commence alors la chorégraphie jazzy au coucher de soleil entre nos personnages principaux. « A Lovely Night » est chantée avec vue sur l’envoûtante Fernando Valley. Vous voulez trouver l’endroit exact? Rendez-vous au « Cathy’s Corner » pour revivre les émois naissants entre notre pianiste de Jazz et l’actrice débutante.
4. Observatoire Griffith (Griffith Park)
Partez plus à l’Est pour rejoindre l’entrée d’un des monuments les plus emblématiques de la cité des anges. Située sur « Fern Dell Drive », la verdure du Griffith Park est une bouffée d’air au milieu de ce magma urbain. Vous voilà alors devant l’observatoire Griffith, emblème Art Déco de toute une ville. C’est ici que l’on vient apprécier l’un des plus beaux panoramas sur Los Angeles. Théâtre du premier baiser de nos héros, le planétarium a d’ailleurs un petit quelque chose de romantique. En me promenant ici je me remémore un autre grand moment de cinéma : les magnifiques Natalie Wood et James Dean dans « La Fureur de Vivre ». Dans la réalité il est très difficile de vous stationner autour de l’observatoire, surtout au coucher de soleil. Vous aurez ici une vue incontournable sur les mythiques lettres « Hollywood ». Et pourquoi ne pas pousser plus loin et faire l’ascension du mont Lee qui héberge les lettres géantes, une escapade qui vaut l’effort pour une vue unique sur la ville.
5. Colorado Street Bridge (Pasadena)
Déjà présent dans de nombreux films, ce pont apprécié des amoureux se trouve sur Colorado Street dans le quartier de Pasadena. Avec ses arches gracieuses et son style « Beaux Arts », le pont inauguré en 1912 fait place à la rêverie lorsqu’on l’arpente.
6. Le Pier d’Hermosa Beach & le Lightouse Café
Nos pérégrinations nous ont fait galoper entre les rues fiévreuses de la ville et ses collines, mais faisons place à la mer. Il est plus que temps d’aller se remplir les poumons d’embruns du Pacifique. C’est Hermosa Beach qui nous accueille, on y retrouve le « Lighthouse Cafe », un club ou le personnage de Ryan Gosling tente de convertir Emma Stone au Jazz. Café historiquement consacré au Jazz, la petite scène accueille des musiciens depuis 1949. Miles Davis et Charlie Mingus y ont affuté leurs instruments; rien qui ça. Une adresse tentante pour apprécier les sonorités cuivrées de la musique après un coucher de soleil. Un peu plus loin, se dresse le « Pier », crevant l’océan et saupoudré d’un mélange de promeneurs et de pêcheurs à la ligne. Comme presque partout sur la côte de Californie du Sud, le spectacle si « hollywoodien » des surfeurs courant sur les vastes plages est présent. En toile de fond s’alignent les petits bungalows de bois de couleur pastel, de quoi compléter un décor déjà idyllique.
7. Angels Flight
Un dernier détour en ville dans le vieux Los Angeles pour prendre le « vol des anges ». L’Angels Trail Railway, funiculaire ouvert en 1901 et remontant Bunker Hill est l’un des moments marquant du long métrage. On y retrouve nos amoureux en balade dans une scène romantique à souhait. Un lieu populaire qui fut fermé en 2013, l’équipe du film passa outre et décida tout de même d’y tourner. Le succès est tel depuis la sortie de La La Land que ce funiculaire iconique reprendra du service à l’automne 2017!
LOS ANGELES RENAIT
C’est un constat, depuis quelque temps la cité des anges fait un retour fracassant sur le devant de la scène. Terminées les scènes des émeutes de 1992 et des gangs de rue. Bienvenue à l’art de rue, à l’amélioration du système de transport, aux quartiers revitalisés, à une scène culinaire en ébullition et à une bien meilleure image auprès des voyageurs. Los Angeles n’a jamais été aussi « Tendance ». La La Land y est pour quelque chose, on prédit une augmentation de près de 20 milliards de dollars de recettes touristiques grâce à cette comédie musicale. Le film fait rêver les voyageurs. Un sondage révèle même que les 3/4 des personnes ayant vu le long métrage sont décidées à visiter Los Angeles. Les films ont souvent eu un impact sur une destination, je vous en parlais encore récemment avec « La Plage » en Thaïlande, mais pensez également à l’impact d’Amélie Poulain sur Paris par exemple. Une publicité non négligeable pour une destination touristique! Des circuits musicaux et romantiques s’organisent et 2017 sera définitivement l’année de La La Land à Los Angeles.
Ultime hommage, et beau hasard, car c’est le jour de ma fête : le 25 avril est désormais le « La La Land Day » à Los Angeles! Une façon de remercier le réalisateur Damien Chazelle de l’impact de sa mise en image de la ville.
VERDICT DU CHRONIQUEUR
Comment ça vous n’avez toujours pas vu le film? Je vous invite à partir dans un Los Angeles « Made in Hollywood » le temps de 2 heures délicieuses. Au générique, des ailes seront apparues dans votre dos pour vous mener tout droit en Californie. La La Land et Los Angeles ne font désormais plus qu’un, ce n’est pas juste un film, c’est une véritable lettre d’amour à la cité « machine des rêves ». Los Angeles fait un retour de premier plan du côté des escapades urbaines à la mode. La La Land n’est qu’une partie de ce succès. L’ode à la ville qu’est ce film se retrouve jusque dans son titre : LA LA pour Los Angeles bien sûr, puis LA LA pour la formule anglaise « To be in a La La Land » : Être dans la lune. Un titre à double emploi pour une ville qui continue de fasciner les rêveurs du monde entier.
À VOIR, À ÉCOUTER La La Land (Damien Chazelle – 2016) – Plus besoin de vous en faire la publicité, le film hommage multioscarisé qui célèbre Hollywood et Los Angeles. La fureur de vivre (Nicholas Ray – 1955) – Film mythique de toute une génération d’adolescent qui mettait en scène les superbes James Dean et Natalie Wood. The Artist (Michel Hazanavicius – 2011) – L’autre hommage à l’âge d’or d’Hollywood au temps des films muets avec l’inégalable Jean Dujardin. La La Land, Bande originale (Justin Hurwitz – 2016) – Bien entendu la bande-son de vos vacances sera rythmée par le Jazz et les voix d’Emma Stone et Ryan Gosling |