Les paroles du président ont été rapportées par l’ambassadeur états-unien au Canada, Pete Hoekstra.

À chaque jour, on se demande bien quelle déclaration surréaliste, invraisemblable ou ignoble fera l’inénarrable président des États-Unis.

Hier, il a osé dire le plus sérieusement du monde que le Canada est un « méchant pays » (nasty country) parce que ses citoyens boudent les voyages sur son territoire et qu’ils boycottent ses alcools.

C’est ce qu’a rapporté l’ambassadeur des États-Unis au Canada, Pete Hoekstra, lors d’une conférence tenue lundi, avant d’ajouter que de telles mesures « n’envoient pas de signaux positifs » quant au traitement réservé par le Canada aux États-Unis.

L’ambassadeur s’exprimait lors du sommet annuel de la Pacific NorthWest Economic Region Foundation à Bellevue, dans l’État de Washington.

La Presse Canadienne a obtenu un enregistrement des propos de l’ambassadeur, transmis par le bureau du premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, lequel affirme avoir reçu l’audio d’un participant dans la salle.

Dans une déclaration, David Eby a indiqué que les remarques de Pete Hoekstra prouvent que les efforts des Canadiens pour résister à Trump « portent leurs fruits », et il a encouragé ses concitoyens à « continuer dans cette voie ».

De l’optimisme malgré tout

Un communiqué d’un porte-parole de l’ambassade des États-Unis a précisé plus tard dans la journée que M. Hoekstra avait également exprimé son « optimisme » quant à l’avenir de la relation entre les deux pays au cours de ses propos qui ont duré près d’une heure.

Le courriel précisait que M. Hoekstra avait dit à l’auditoire qu’il y aurait « plus d’occasions de renforcer cette relation de manière beaucoup plus large et beaucoup plus forte que ce que nous avons aujourd’hui ».

L’ambassadeur a formulé ces commentaires à propos de certains Canadiens qui se détournent des États-Unis, en réponse à une question d’un animateur de la conférence. Ce dernier avait demandé ce qui pourrait être fait pour inciter les Canadiens à recommencer à voyager aux États-Unis, alors que Vancouver et Seattle se préparent à accueillir des matchs dans le cadre de la Coupe du monde de la FIFA, l’an prochain.

« Les Canadiens qui restent chez eux, c’est leur affaire, a répondu l’ambassadeur. Je n’aime pas ça, mais si c’est ce qu’ils veulent faire, très bien. S’ils veulent interdire l’alcool américain, très bien aussi. Mais il y a des raisons pour lesquelles le président et certains membres de son équipe ont qualifié le Canada de méchant et désagréable dans ses relations, en raison de certaines de ces mesures. »

Pete Hoekstra a ajouté qu’il peut traverser la frontière avec de l’alcool, s’il le souhaite. « Nous allons et venons au Michigan, et ils ne vérifient pas ma voiture quand je reviens », a-t-il lancé, déclenchant des rires dans la salle.

Se tenir debout

Dans sa réponse, David Eby a ensuite affirmé que les Canadiens devraient continuer à acheter des produits canadiens et à passer leurs vacances au pays.

« Nous ne resterons pas les bras croisés face à ces attaques contre nos emplois, notre économie et notre souveraineté, a-t-il dit. Nous ferons front commun. »

La Colombie-Britannique fait partie des provinces qui ont interdit la vente d’alcool états-unien dans les magasins gérés par l’État, après que Trump ait imposé de lourds tarifs douaniers sur les produits canadiens. Les actions de Trump ont aussi poussé de plus en plus de Canadiens à annuler leurs voyages transfrontaliers.

Dans le communiqué de l’ambassade des États-Unis, Pete Hoekstra a soutenu à plusieurs reprises que les interdictions provinciales visant l’alcool états-unien étaient contre-productives pour résoudre les problèmes plus larges entre les deux pays.

L’ambassade a toutefois précisé que l’ambassadeur avait également mis l’accent sur son optimisme.

Avec les informations de la Presse Canadienne.