Menace d’éruption : l’Islande et l’industrie aérienne sur le qui-vive

Devant la possibilité d’une éruption volcanique, l’Islande déclare un état d’urgence régional, évacue une ville et s’inquiète de son incidence sur le trafic aérien européen.


La tension est montée d’un cran le week-end dernier, en Islande, devant l’accumulation de signes annonciateurs d’une possible éruption volcanique autour de la ville de Grindavik, située à environ 50 km de la capitale, Reykjavik. Par mesure de précaution, le célèbre complexe thermal Blue Lagoon a été fermé jusqu’au 16 novembre et les 3400 habitants de Grindavik ont été évacués.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images d’affaissements des sols, de routes fissurées et d’émissions de fumerolles circulent de plus en plus, tandis qu’on a identifié la présence d’un couloir souterrain de magma long de plusieurs kilomètres.

Vendredi, Affaires mondiales Canada a mis à jour et relevé le niveau d’alerte d’un cran pour la péninsule de Reykjanes, où se situe Grindavik. « À ce stade, il n’est pas possible de déterminer exactement si le magma pourrait atteindre la surface, et où il pourrait le faire », a cependant déclaré le bureau météorologique islandais. N’empêche que les signes avant-coureurs d’une éruption sont plus que préoccupants.

 

Deux semaines d’activité sismique

Ces deux dernières semaines, la région a été secouée par des centaines de petits séismes quotidiens, tandis que les scientifiques surveillaient l’accumulation de magma à environ 5 kilomètres sous terre.

L’inquiétude quant à une éventuelle éruption a augmenté jeudi dernier lorsqu’un séisme de magnitude 4,8 est survenu. L’activité sismique a débuté dans une zone au nord de Grindavik, où se trouve un réseau de cratères vieux de 2 000 ans, constate le professeur de géologie Pall Einarrson, qui évalue à une dizaine de kilomètres la longueur du corridor souterrain de magma.

« Les plus gros séismes en Islande ont eu lieu là-bas, sous cette vieille série de cratères, mais depuis lors, le corridor de magma s’est allongé, est passé sous la zone urbaine de Grindavík et se dirige même plus loin et vers la mer », a-t-il expliqué.

 

Souvenirs de l’éruption de 2010

L’activité sismique et le couloir de lave souterrain de la péninsule de Reykjanes rappellent à quel point une éruption majeure peut-être dommageable, notamment pour le transport aérien.

Celle du volcan Eyjafjöll, en 2010, avait entraîné l’annulation de plus de 100 000 vols entre l’Europe et l’Amérique du Nord, causant des pertes d’environ 3 milliards de dollars US aux transporteurs.

Rappelons que les éruptions volcaniques peuvent représenter un sérieux danger pour l’aviation civile car elles sont susceptibles de projeter des cendres hautement abrasives dans l’atmosphère. Elles peuvent aussi causer la défaillance des réacteurs d’avion, endommager les systèmes de contrôle de vol et réduire la visibilité.

Profession Voyages et La Presse canadienne