« Nous avons franchi cette première étape importante » déclare Justin Trudeau mais l’industrie a encore besoin d’un plan urgent de réouverture selon l’ACTA et la Table ronde

22 juin 2021 – À partir du 5 juillet, « les Canadiens pourront voyager pleinement s’ils sont pleinement vaccinés », a déclaré Justin Trudeau. La Table ronde canadienne sur le voyage et le tourisme (la Table ronde) et l’ACTA ainsi que la CNLA reconnaissent la décision du gouvernement fédéral de lever certaines restrictions liées à la quarantaine pour les Canadiens et les résidents permanents qui sont entièrement vaccinés. Cependant, l’ACTA était déçue d’apprendre que le gouvernement fédéral a réitéré sa position à l’effet que les Canadiens devraient éviter tout voyage non essentiel.

Un besoin urgent se fait sentir au Canada quant à l’élaboration d’un plan adéquat et d’une politique sur les voyages qui se fonde sur la science, qui s’aligne sur ce qui se fait dans d’autres pays et qui ne tient pas compte de la nationalité. L’ACTA compte exercer de fortes pressions sur le gouvernement afin de prolonger les programmes de soutien fédéraux pour les entreprises et assouplir les recommandations et les restrictions associées au voyage.

L’avis déconseillant les voyages non essentiels est peut-être toujours en vigueur, mais « nous avons franchi cette première étape importante » de l’assouplissement des restrictions de voyage au Canada, a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau lors de son point de presse sur la COVID ce matin.

Interrogé sur la fermeture de la frontière canado-américaine, prolongée jusqu’au 21 juillet, M. Trudeau a laissé entendre que cette prolongation pourrait être la dernière. « Nous procédons de manière progressive, mais nous parlons de semaines et non plus de mois », a-t-il déclaré. Plus tard, il a ajouté : « Nous espérons certainement que nous aurons d’autres bonnes nouvelles concernant les réouvertures dans les semaines à venir. »

Un premier pas modeste et insuffisant selon la Table ronde

Les Canadiens s’attendaient à plus

D’après la Table ronde, l’annonce d’hier ne révèle pas aux Canadiens ce à quoi ils peuvent s’attendre alors que l’effort de vaccination se poursuit dans le pays. Les Canadiens et les entreprises canadiennes sont laissés dans l’ignorance. Le gouvernement fédéral n’a fourni aucun plan de réouverture complet pour les voyages internationaux et nationaux, particulièrement en ce qui concerne les ressortissants étrangers entièrement vaccinés qui visitent le Canada, conformément aux recommandations de son propre comité d’experts. Il ne fait aucun doute que les voyageurs entièrement vaccinés devraient être libres d’entrer au pays et d’en sortir, sans quarantaine ni restrictions. La COVID-19 ne reconnaît pas votre passeport, mais plutôt, votre vaccin. La nationalité n’a rien à voir avec la pandémie.

Les entreprises canadiennes qui comptent sur les voyageurs internationaux sont injustement lésées

L’annonce faite hier par le gouvernement ne fait rien pour aider et améliorer l’industrie canadienne du voyage et du tourisme. Les entreprises canadiennes du secteur de l’hôtellerie comptent sur les voyageurs internationaux. En permettant aux Canadiens de voyager à l’étranger et en interdisant l’entrée au Canada de voyageurs étrangers entièrement vaccinés, le gouvernement désavantage considérablement les entreprises canadiennes qui, après un an et demi de pandémie, ont besoin d’une saison touristique estivale fructueuse pour survivre.

Les familles canadiennes avec de jeunes enfants ont été laissées pour compte

À leur arrivée au Canada, les enfants non vaccinés seront mis en quarantaine pendant 14 jours, et ce, même si leurs parents sont doublement vaccinés selon la Table ronde. Cette politique est presque sans précédent et ne reflète pas ce que font les partenaires internationaux du Canada en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Au Canada, les enfants de moins de 12 ans ne sont pas admissibles à la vaccination. En raison de la quarantaine obligatoire pour les enfants, les familles canadiennes avec des enfants se voient en fait injustement empêcher de faire des voyages à l’étranger cet été. L’annonce d’aujourd’hui a ouvert la voie aux voyages internationaux à quelques privilégiés, en établissant principalement un système à deux niveaux qui favorise les voyages d’affaires et ceux des personnes n’ayant pas de jeunes enfants.

L’absurdité des restrictions de voyage actuelles du Canada

À l’heure actuelle, en Ontario, il est plus facile de se rendre à Rome que de conduire jusqu’à Rochester rapporte la Table ronde. Si vous vivez au Québec, il est plus facile de prendre l’avion pour Paris que de conduire jusqu’au Vermont.

Les Canadiens collaborent en se faisant vacciner; il est maintenant temps que le gouvernement fédéral donne des directives claires, opportunes et sécuritaires sur la réouverture du Canada aux voyageurs. Notre population, nos communautés et notre économie en dépendent.

L’ACTA continue de demander un plan clair

L’ACTA continue de demander un plan clair et fondé sur la science qui définit une voie à suivre pour un assouplissement des recommandations et des restrictions associées au voyage en fonction de la vaccination et du nombre de cas.

« La nouvelle d’aujourd’hui est certes un pas vers l’avant apprécié de la part de l’industrie du voyage canadienne, a affirmé hier Wendy Paradis, présidente de l’ACTA, mais malheureusement, les recommandations continues et les restrictions à l’égard des voyages non essentiels offrent peu d’espoir de reprise cet été. Les programmes de soutien fédéraux s’amenuisant à compter de juillet, y compris la SSUC, la SUCL et la PCRE, cela signifie que les 24 000 agents de voyages du Canada risqueront le chômage et la faillite. »

Les programmes de soutien fédéraux ont été essentiels aux agences de voyages, aux agents de voyages et aux agents de voyages indépendants, la majorité étant confrontés à une baisse de revenu supérieure à 95 % par rapport à 2019. Plus de 800 agences de voyages avec pignon sur rue ont fermé leurs portes depuis le début de la pandémie et les entreprises de voyages ont licencié ou congédié 63 % de leur personnel et ce, malgré les programmes de soutien fédéraux.

Les réductions planifiées aux programmes de soutien fédéraux signifient que la plupart des entreprises de voyages connaîtront des pertes mensuelles continues même avec les augmentations potentielles de la demande pour des voyages. Pendant ce temps, les agences continuent de gérer les remboursements imposés par le gouvernement et les crédits de voyage futur et ce, sans revenu.

« Les agences de voyages opèrent à perte depuis le début de la pandémie, affirme Mme Paradis. Sans un soutien fédéral complet et continu au moins pour l’été, de nombreuses agences devront fermer leurs portes. Les entreprises ne peuvent survivre à des pertes mensuelles pour une durée aussi longue. »

Malgré la baisse des cas de COVID et un programme de vaccination parmi les plus réussis au monde, le gouvernement fédéral n’a pas publié de plan fondé sur la science afin d’assouplir les recommandations et les restrictions associées au voyage.

« Les entreprises de voyages ont besoin de directives claires de la part du gouvernement fédéral indiquant le moment où les recommandations et les restrictions cesseront, indique Mme Paradis. Pour soutenir la reprise, le gouvernement doit émettre des lignes directrices fondées sur des mesures indiquant aux entreprises le moment où les recommandations et les restrictions associées au voyage seront réduites et retirées. Celles-ci préciseraient quelles sont les mesures qui seraient réduites ou retirées en fonction des cas communautaires et du taux de vaccination. »

« D’ici à ce que les restrictions de voyage soient levées et que les frontières soient totalement ouvertes, les agences de voyages, les agents de voyages et toute l’industrie du voyage canadienne exigent un soutien financier continu et renforcé », a-t-elle ajouté.

Réactions de la CNLA

Le Conseil national des lignes aériennes du Canada (CNLA) estime qu’il est temps que cessent les annonces ponctuelles et fragmentaires concernant les changements de politique en matière de quarantaine et de frontières.

La nouvelle d’hier fait suite à l’annonce du Premier ministre Trudeau, le 18 juin, selon laquelle le Canada met en place un système de preuve de vaccination à deux voies, et à l’annonce du 9 juin concernant l’élimination des exigences de quarantaine à l’hôtel pour les Canadiens et les résidents permanents entièrement vaccinés.

« L’assouplissement des restrictions de quarantaine pour les Canadiens pleinement vaccinés et les voyageurs admissibles est un pas dans la bonne direction, mais il est loin de répondre aux recommandations formulées dans le rapport du Groupe consultatif d’experts de Santé Canada publié le mois dernier. Le gouvernement refuse toujours de fournir aux Canadiens un plan de relance clair et complet décrivant comment les mesures du rapport seront adoptées. Alors que d’autres pays comme la France ont déjà modifié leurs mesures pour accueillir les voyageurs canadiens, nous n’avons toujours pas de plan ni d’échéancier clair au Canada », a déclaré Mike McNaney, président et chef de la direction du CNLA.

Mike McNaney a également fait remarquer que l’exigence du gouvernement selon laquelle les enfants de moins de 18 ans qui ne sont pas entièrement vaccinés doivent respecter une quarantaine de 14 jours va à l’encontre de l’approche adoptée par d’autres pays.

« Le gouvernement affirme à plusieurs reprises qu’il travaille avec nos partenaires internationaux et qu’il suit la science, et pourtant il poursuit des initiatives telles que la mise en quarantaine obligatoire pour les mineurs qui est complètement déphasée par rapport aux autres juridictions. En fait, cette politique contredit directement les recommandations émises conjointement le 17 juin par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne », a-t-il ajouté.

Sources : Groupe Travelweek/Profession Voyages, ACTA, Table ronde canadienne du voyage et du tourisme