[Québec] À la rencontre des filles du Roy

Franck Laboue
L’aventurier épicurien
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Dernière mise à jour: 23 juin 2020 – En raison du COVID19, veuillez vérifier les horaires et activités auprès des fournisseurs. 

Que de moments passés à arpenter les ruelles et coins cachés du Vieux-Québec. Je ne me lasse jamais de me balader dans ma ville en toutes saisons. Des petits détails architecturaux, des rues encore inexplorées, tout est prétexte pour une escapade dans le “Vieux”. Je pensais très bien connaître l’histoire de ma ville d’adoption et celle de ses personnages illustres. Erreur! Je viens de “vivre” le Vieux-Québec avec d’autres yeux, ceux d’une “Fille du Roy”. Cette visite a “nourri” le passionné d’histoire que je suis et m’a réconcilié avec les visites groupées, c’est dire. Un voyage dans le temps, c’est ce que nous propose Thérèse Morin et ses “Filles du Roy” aux promeneurs curieux. Un circuit riche et varié qui ouvre les yeux des participants sur ces “petits détails” anodins qui font pourtant toute la saveur du Vieux-Québec. Arpentons ensemble le passé au bras d’une passionnée pas comme les autres. Visite de Québec en compagnie des “Filles du Roy”. 

UNE ÉQUIPE DE PASSIONNÉES

Il existe tant de circuits de groupes, j’avoue qu’ils ne m’ont jamais vraiment attiré. Québec se transforme en une destination touristique majeure en Amérique du Nord et les cars de touristes étrangers abondent. Il est fréquent de croiser ces petites nuées de voyageurs collés à un drapeau. Je n’envie pas vraiment leur course effrénée dans les ruelles de Québec. Ils semblent vite s’essouffler. Pourtant, il existe des formules uniques permettant d’apprécier une telle visite en groupe. En se plaçant sous l’angle culturel, la société “À la rencontre des Filles du Roy” propose un circuit qui se démarque des autres.

Au coin de la rue Sault-au-Matelot, sous un beau soleil de juillet, j’attend la venue de Thérèse Morin, l’une des fondatrice du circuit. Ce n’est pas Thérèse qui me rejoint, mais bien Marie-Anne de La Porte, fille du roi arrivée à Québec en 1665! C’est à travers ses yeux que notre petit groupe d’une dizaine de curieux va vagabonder entre la haute et la basse ville. Guide touristique, passionnée d’histoire, Thérèse incarne avec saveur son personnage. Vêtue comme au 17ème siècle, elle prend totalement possession de son alibi du 17ème siècle.


REDÉCOUVRIR QUÉBEC SOUS UN AUTRE ANGLE

Notre guide prend un plaisir certain à se mouvoir dans son rôle, agissant et réagissant comme une dame d’époque. Son discours et ses informations redonnent vie à la “Neuve-France”, et derrière ses explications, c’est la vie de l’Amérique française qui renaît. Le personnage de Marie-Anne de La Porte est un pont vers cette époque fondatrice qu’est la Nouvelle-France. À travers ses mots, nous en apprenons beaucoup sur le quotidien si particulier des premiers habitants de notre contrée. Au fur et à mesure que le circuit avance, nous passons devant nombre de lieux célèbres du Vieux-Québec. Notre accompagnatrice nous gratifie de détails savoureux sur l’architecture et diverses anecdotes d’époque. Des façades de la basse-ville en passant par l’histoire de l’église Notre-Dame-des-Victoires aux marques historiques gravées dans le sol, une foule d’informations nous éclairent sur le passé de la vieille capitale.

La promenade est agréable. Je suis les ondulations du costume de Thérèse en haute ville. Notre petit groupe et son animatrice costumée ne passe pas inaperçus. Notre troupe, constituée de touristes locaux, est venue (re)-découvrir Québec, ils n’ont pas été déçus. Au-delà de ces informations diffusées d’une manière si originale, c’est surtout une occasion unique de connaître un pan majeur et fondateur de l’histoire du Québec: les filles du roi.

 

C’est pour moi l’occasion de me rendre compte à quel point elles sont si méconnues. Un peu plus de 350 ans après leur arrivée en “Neuve-France”, certains clichés tenaces continuent de coller à leurs robes. Pourtant, elles seront prêt de 800 à voguer vers le Québec en une décennie (1663-1673). “Filles de joie”? Mauvais ragot toujours colporté par certains commentateurs, la réalité est pourtant toute autre. Provenant d’orphelinats ou pour beaucoup d’entre elles de l’hôpital de la Salpêtrière, elles devaient être de “bonne tenue”. La Nouvelle-France avait besoin de faire sa mue et se transformer en “Colonie”. Louis XIV l’a bien compris, les filles du roi viendront contribuer à cette transformation. Elles sont en quelque sorte les “mères du Québec”, une contribution unique dans notre histoire, leur réhabilitation est en marche.

La société “À la rencontre des Filles du Roy” est active. Thérèse et ses consœurs ne s’arrêtent pas à accompagner des circuits touristiques; interventions costumées dans les écoles primaires, formations, musique au sein du “Choeur des Filles du Roy”, ces femmes sont pleines d’énergie pour contribuer à mieux nous faire connaître notre passé.

VERDICT DU CHRONIQUEUR

Quel agréable moment passé en compagnie d’une passionnée d’histoire. À travers ce circuit au thème des Filles du Roy, j’ai pu redécouvrir en compagnie d’autres curieux l’histoire de Québec et ses “fondatrices”. Circuit original mené par des passionnées dévouées, il m’a permis de jeter un autre regard sur notre histoire. Vous passez par Québec cet été? N’hésitez pas à faire appel à Thérèse Morin et son équipe pour vous guider à travers le temps sur les pavés du Vieux Québec.

À LIRE

Les Filles du Roy : pionnières de Montréal (Société d’histoire des filles du Roy – 2017)

Info : http://fillesduroy.com/

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