En raison de la crise politique qui prévaut entre les deux pays, l’émission de visas indiens est interrompue au Canada, et ce jusqu’à nouvel ordre.
Le Centre de traitement des visas indiens au Canada a suspendu ses services, ce jeudi, tandis que le fossé continue de s’élargir entre les deux pays. Lundi, le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré que l’Inde pourrait avoir été impliquée dans le meurtre d’un citoyen canadien d’origine sikhe, en juin dernier.
Dans la foulée, le Canada a expulsé un diplomate indien et l’Inde lui a emboîté le pas en renvoyant à son tour un diplomate canadien, mardi dernier, tout en qualifiant « d’absurdes » les allégations faisant l’objet d’une enquête au pays.
Le haut-commissariat du Canada à New Delhi a déclaré que tous ses consulats en Inde sont ouverts et continuent de fournir des services, mais que la sécurité du personnel est en cours d’évaluation.
En 2021, 80 000 touristes canadiens ont visité l’Inde, ce qui en fait le quatrième pays émetteur en importance, selon le Bureau indien de l’immigration. Mercredi, le ministère indien des Affaires étrangères a publié une mise à jour de son avis aux voyageurs indiens exhortant ses ressortissants qui voyagent au Canada à être prudents en raison de « la croissance des activités anti-indiennes et des crimes de haine politiquement tolérés. »
Branle-bas de combat chez les voyagistes
Pour les voyagistes canadiens qui commercialisent l’Inde, c’est le branle-bas de combat ce matin. Il faut savoir que le Centre de visas indiens interdit de faire une demande de visa moins d’un mois avant un départ pour l’Inde. Résultat : tous ceux qui ont déjà réservé leur vol ou leur forfait et qui n’ont pas pu faire leur demande de visa se retrouvent face à l’inconnu.
« Pour nous, c’est comme si on nous avait coupé une main, explique Robert Bérubé, fondateur des Routes du monde, un voyagiste montréalais dont la principale destination est l’Inde. Nous sommes là-dessus depuis 7 h ce matin; j’ai pu annuler des vols réservés hier, sans frais, mais pour tous ceux qui partaient en octobre ou en novembre, on ne sait pas si on doit traiter ça comme un cas de force majeure, ce qui impliquerait que les assurances nous couvriraient, ou si ça relève du FICAV. »
Pour l’instant, ce sont les voyageurs – groupes, individuels et beaucoup de familles qui partaient retrouver les leurs en Inde – qui en font les frais.
Avec la Presse Canadienne et Associated Press