Après avoir terminé l’année sur une bonne note, Transat A.T. estime être mieux outillé pour générer des profits en dépit des multiples efforts de ses rivaux canadiens pour faire grimper la concurrence d’un cran.
En plus d’avoir simplifié la composition de sa flotte pour obtenir plus de flexibilité, le voyagiste a notamment bonifié son empreinte numérique et augmenté le nombre de forfaits vendus directement à ses clients.
L’entreprise, établie à Montréal, estime ainsi avoir économisé 105 millions $ au cours des trois dernières années de son plus récent plan stratégique.
Pour les cinq prochaines années, Transat continuera à réduire ses coûts en plus d’entamer un important virage dans l’espoir d’engranger des profits, soit la mise sur pied de sa propre chaîne d’hôtels au Mexique ainsi que dans les Antilles.
« Je crois que nous sommes en meilleure posture pour faire face aux stratégies futures de nos concurrents », a expliqué jeudi son chef de la direction financière, Denis Pétrin, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.
Interrogé par les analystes, M. Pétrin n’a pas voulu donner d’autres détails sur la stratégie de l’entreprise exploitant le transporteur aérien Air Transat.
Pendant les 18 à 24 prochains mois, le cofondateur et président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache, consacrera la majeure partie de son temps au développement du réseau hôtelier jusqu’à ce qu’il tire sa révérence à la tête de la compagnie. La gestion quotidienne des activités sera assurée par la chef de l’exploitation, Annick Guérard, en poste depuis le 1er novembre.
« Il s’agit de notre principal objectif », a commenté M. Eustache. « Je vais avoir tout le temps voulu pour me consacrer à ce projet ».
La direction du voyagiste estime que cette stratégie, ainsi que les mesures mises de l’avant au cours des trois dernières années, devraient lui permettre de mieux rivaliser avec Air Canada Rouge, Vacances WestJet et Sunwing.
Bientôt âgé de 70 ans, M. Eustache a dit qu’il comptait « disparaître » du portrait lorsqu’il aura quitté ses fonctions de dirigeant et président du conseil d’administration.
L’embauche d’un président pour cette nouvelle division hôtelière devrait être annoncée en janvier. Transat souhaite acheter au moins un hôtel ainsi qu’un terrain cette année et échelonner la mise en place de son réseau pendant les cinq à sept prochaines années.
À terme, la chaîne devrait compter 5000 chambres, dont 3000 détenues et gérées par la société.
La taille de cette chaîne serait deux fois plus importante que celle d’Ocean Hotels, qui a généré des revenus de 100 millions $ US ainsi qu’un bénéfice d’exploitation ajusté de 37 millions $ US l’an dernier.
Au cours du dernier exercice, Transat a vendu sa participation de 35 pour cent dans cette coentreprise à son partenaire espagnol H10 pour 186 millions $, ce qui lui a permis de réaliser un gain de 102 millions $.
Le voyagiste prévoit injecter 750 millions $ dans son projet de chaîne hôtelière, qui, à terme, devrait annuellement générer un bénéfice d’exploitation ajusté oscillant dans une fourchette de 60 millions $ à 70 millions $.
En dépit du plan stratégique, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que les résultats de Transat demeurent sous pression, notamment parce qu’il faudra plusieurs années avant que son projet hôtelier ne se concrétise.
Au-delà des attentes
Transat a dépassé les attentes des analystes au quatrième trimestre, où son bénéfice net a été de 148,1 millions $, ou 4 $ par action, grâce à une saison estivale vigoureuse ainsi que le gain découlant de la vente de sa participation dans Ocean Hotels.
Au quatrième trimestre de 2016, la société avait engrangé un profit net de 34,9 millions $, ou 95 cents par action.
Pour la période de trois mois terminée le 31 octobre, le chiffre d’affaires a progressé de 14,1 pour cent, à 698,6 millions $, grâce à une croissance de 8,7 pour cent du nombre de voyageurs sur le marché transatlantique.
Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de Transat (TSX:TRZ) a été de 46,4 millions $, ou 1,24 $ par action, comparativement à 24,2 millions $, ou 66 cents par action, il y a un an.
Cette performance trimestrielle a dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des revenus de 662,6 millions $ et un bénéfice ajusté par action de 1,11 $.
Pour l’exercice, le bénéfice net de Transat a été de 134,3 millions $, alors que ses revenus sont passés de 2,9 milliards $ à 3 milliards $. L’an dernier, le voyagiste avait affiché une perte nette de 41,7 millions $. Son profit ajusté s’est établi à 29,1 millions $, en comparaison à une perte ajustée de 15,5 millions $ en 2016.
À la Bourse de Toronto, l’action de Transat a terminé à 10,24 $, en hausse de 26 cents, ou 2,61 pour cent.