Voyage post-pandémie: les voyageurs pourraient attendre jusqu’à 8 heures avant leur vol s’il n’y a pas d’amélioration pour le traitement des documents d’après l’IATA

 

26 mai 2021 – Une grande majorité de Canadiens est en faveur de la preuve de vaccination, connue également sous le nom de passeport vaccinal ou certificat de vaccination, pour les voyages à l’étranger.

C’est bon signe pour la reprise de l’industrie du voyage, et cela va dans le sens des initiatives de l’Union européenne, où le certificat vert numérique a récemment reçu le feu vert et pourrait entrer en vigueur le 1er juillet.

Mais que se passera-t-il si les pays et les régions du monde entier mettent en place la certification de vaccination, sans solution numérique efficace dans les aéroports pour gérer ces documents ?

Selon les projections de l’IATA, si tel est le cas, le temps passé à l’aéroport pourrait atteindre 5,5 heures par voyage supposant un trafic de 75 % pré-pandémie – et 8 heures par voyage pour un trafic de 100 % pré-pandémie.

LA PLUPART DES CANADIENS SONT EN FAVEUR DES CERTIFICATS DE VACCINATION

Les trois quarts des Canadiens (76 %) se disent favorables aux passeports de vaccination pour les voyages transfrontaliers aux États-Unis. Et un pourcentage encore plus élevé (79 %) estime que les passeports de vaccination sont une bonne solution pour les voyages internationaux.

Ces résultats proviennent d’un sondage Angus Reid qui vient d’être publié.

Un peu plus de la moitié (51 %) des Canadiens soutiennent que la fermeture de la frontière canado-américaine devrait rester en place pour le moment. Toutefois, comme le souligne l’analyse d’Angus Reid, les Canadiens qui voyageaient régulièrement avant la pandémie étaient beaucoup plus susceptibles de dire que la frontière canado-américaine aurait dû être ouverte après le long week-end du 24 mai (37 %), comparativement à ceux qui n’ont fait aucun voyage international de 2018 à 2020 (16 %). Dans l’ensemble, 48 % disent qu’ils garderaient la frontière fermée jusqu’en septembre.

L’enquête a également étudié la position des Canadiens sur la preuve de vaccination pour certaines situations comme pour se rendre sur les lieux publics locaux, par exemple les restaurants, les cinémas et autres, et pour se rendre sur son lieu de travail. L’acceptation des passeports de vaccination est considérablement plus élevée pour les voyages bien que 55 % des personnes interrogées se déclarant en faveur d’une preuve obligatoire de vaccination pour les lieux publics locaux et pour le lieu de travail.

« PERSONNE NE SUPPORTERA D’ATTENDRE DES HEURES À L’ENREGISTREMENT OU AU CONTRÔLE FRONTALIER ».

Une prévision révisée par l’IATA et Tourism Economics montre qu’il y a des raisons d’être optimiste pour les voyages alors que le monde se relève peu à peu de la pandémie.

Selon l’IATA :

  • En 2021, le nombre de passagers dans le monde devrait retrouver 52 % de son niveau d’avant la pandémie (2019).
  • En 2022, le nombre de passagers dans le monde devrait retrouver 88 % du niveau d’avant la crise de 2019.
  • En 2023, le nombre de passagers dans le monde devrait dépasser les niveaux d’avant COVID-19 (105 %).
  • En 2030, le nombre de passagers dans le monde devrait atteindre 5,6 milliards. Ce chiffre serait inférieur de 7 % aux prévisions antérieures à la crise de COVID-19 et correspondrait à une perte de 2 à 3 ans de croissance due à la COVID-19.

Cependant, l’IATA met en garde contre un chaos potentiel dans les aéroports, à moins que les gouvernements n’adoptent rapidement un système numérique pour gérer les certificats médicaux des voyageurs (tests de COVID-19 et certificats de vaccination) et d’autres mesures liées à la COVID-19.

Les conséquences seront graves, selon l’IATA :

  • Avant la COVID-19, les passagers passaient en moyenne environ 1,5 heure dans les procédures de voyage pour chaque trajet (enregistrement, sécurité, contrôle aux frontières, douane et retrait des bagages).
  • Les données actuelles indiquent que le temps de traitement dans les aéroports est passé à 3 heures aux heures de pointe, alors que le volume de voyage ne représente qu’environ 30 % des niveaux d’avant la COVID-19. Les augmentations les plus importantes se situent au niveau de l’enregistrement et du contrôle frontalier (émigration et immigration), où les certificats médicaux des voyageurs sont vérifiés principalement sous forme de documents papier.
  • Les prévisions suggèrent que, sans amélioration du traitement des documents, le temps passé dans les formalités aéroportuaires pourrait atteindre 5,5 heures par voyage supposant un trafic de 75 % pré-pandémie, et 8 heures par voyage pour un trafic de 100 % pré-pandémie.

« Sans solution automatisée pour le contrôle de la COVID-19, nous voyons se profiler des perturbations aéroportuaires potentiellement très importantes. Le temps moyen de traitement et d’attente des passagers a déjà doublé aux heures de pointe par rapport à avant la crise – atteignant les trois heures, ce qui est inacceptable. Et ce, alors que de nombreux aéroports déploient des effectifs de niveau pré-crise pour un moindre volume de passagers. Personne ne supportera d’attendre des heures à l’enregistrement ou au contrôle frontalier. Nous devons automatiser la vérification des vaccins et des preuves de test avant l’accélération du trafic. Les solutions techniques existent. Mais les gouvernements doivent convenir de normes pour les certificats numériques et aligner les différents systèmes pour pouvoir les accepter. Et ils doivent agir rapidement », a déclaré Willie Walsh, directeur général de l’IATA.

Il n’est pas surprenant qu’en dépit des innombrables défis auxquels les compagnies aériennes ont été confrontées au cours des 15 derniers mois, et continuent de l’être, M. Walsh soit optimiste quant à l’aviation et au secteur du voyage. La durabilité est toutefois essentielle.

« Je suis toujours optimiste en ce qui concerne l’aviation », a-t-il déclaré. « Nous traversons la crise la plus grave de notre histoire. Mais la croissance rapide de la population vaccinée et les progrès en matière de tests permettront de retrouver la liberté de voler dans les mois à venir. Et lorsque cela se produira, les gens voudront voyager. Le défi immédiat consiste à rouvrir les frontières, à éliminer les mesures de quarantaine et à gérer numériquement les certificats de vaccination et de test. Dans le même temps, nous devons assurer au monde que les perspectives de croissance à long terme de l’aviation sont soutenues par un engagement inébranlable en faveur de la durabilité. Ces deux défis exigent que les gouvernements et l’industrie travaillent en partenariat. L’aviation est prête. Mais je ne vois pas les gouvernements agir assez vite. »

Source : Kathryn Folliott pour le groupe Travelweek/Profession Voyages

Traduction : Emmanuelle Bouvet