Même si le contexte économique actuel représente un défi pour plusieurs voyageurs québécois, ils demeurent nombreux à vouloir partir en 2024.
Selon le Baromètre annuel de l’Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, près des trois quarts des Québécois observent une dégradation de leur pouvoir d’achat causée par l’inflation.
Cette hausse du coût de la vie entraîne beaucoup de gens (près de 54 %) à repenser, voire à réduire leur consommation. D’après la firme Nielsen IQ, cela se traduit notamment par la diminution du budget attribué à l’épicerie.
La pression économique actuelle représente un défi qui préoccupe de nombreuses personnes. Une enquête en ligne réalisée par la Chaire de tourisme Transat en novembre 2023 auprès de voyageurs québécois consolide ce constat.
Plus de la moitié des répondants (54 %) admettaient alors (avant le récent budget provincial, donc!) que le contexte économique actuel constitue un frein pour leurs voyages dans la prochaine année.
Or, cette proportion est la même que celle obtenue l’année dernière à la même période, ce qui indique une stabilité dans les réponses.
Privilégier les voyages aux autres dépenses discrétionnaires
Malgré le contexte inflationniste, les Québécois demeurent nombreux à ne pas vouloir se priver de voyager.
Toujours selon le sondage de la Chaire, 84 % des répondants qui mentionnent que la situation économique actuelle représente un frein au voyage jugent tout de même probable d’effectuer un séjour d’agrément en 2024.
Dans un rapport publié à l’automne 2023, Destination Canada dresse le même bilan; les voyageurs continuent de privilégier les voyages par rapport à d’autres catégories de dépenses discrétionnaires.
La sensibilité au coût, une influence sur le bien-être?
L’argent ne fait pas le bonheur… mais il semble y contribuer. Les répondants les plus sensibles aux coûts (20 % de l’échantillon) mentionnent ainsi avoir vécu plus fréquemment que les autres des sensations négatives (22 % d’entre eux contre 13 % du reste de l’échantillon), des choses désagréables (21 % contre 12 %) ou de la colère (19 % contre 10 %) dans les quatre semaines ayant précédé le sondage de la Chaire.
On observe donc un niveau de bien-être moindre chez les personnes davantage touchées par l’inflation. Mais qui sont-elles plus précisément? En voici un aperçu :
Malgré tout, 82 % des répondants plus sensibles aux coûts envisagent un séjour d’agrément d’au moins une nuitée en 2024. Il sera d’autant plus important pour les destinations et les organisations touristiques de songer à répondre aux besoins de ces personnes qui n’auront d’autre choix que de couper dans certaines dépenses, si elles souhaitent continuer à voyager. Comment procéder?
Deux astuces : la forfaitisation et la bienveillance
D’après l’enquête de la Chaire de tourisme Transat, plus d’un voyageur québécois sur trois (36 %) affirme qu’il passera plus de temps à magasiner pour dénicher de bonnes affaires.
Les forfaits ou les offres groupées sont des astuces qui peuvent faciliter la planification des séjours des consommateurs touchés par la hausse des prix. Certaines destinations misent davantage sur l’inclusivité et la bienveillance pour s’ouvrir à une clientèle élargie.
Un exemple? Le réseau de distribution Odalys Vacances fait ainsi profiter ses clients de tarifs avantageux en proposant des forfaits à prix gelés, soit au tarif de l’hiver 2023.
Leur offre « anti-inflation » est valide sur les séjours d’au minimum sept nuitées et disponible sur une sélection de résidences de tourisme durant tout l’hiver, même pendant les vacances scolaires (c’était aussi le cas durant le temps des Fêtes).
L’objectif est de permettre aux familles de préserver leur pouvoir d’achat et de continuer à s’évader, malgré le contexte économique difficile.
Cet article fait partie du Cahier Tendances 2024 réalisé par l’équipe de la Chaire de tourisme Transat de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.