Vendre des forfaits de ski, ce n’est pas donné à tout le monde. Pour nous y retrouver, nous avons contacté Steven Bergin, directeur des ventes de Tours Altitude, la division ski de Tours Chanteclerc.
Profession Voyages : Depuis quand existe Tours Altitude?
Steven Bergin : Tours Altitude est une division de Tours Chanteclerc, qui offre des forfaits ski en groupe accompagné ou sur mesure et ce, depuis maintenant 15 ans.
PV : À quoi ressemble votre clientèle-type?
SB : Elle est composée d’amoureux du ski (en famille, en couple, entre amis…), habituellement des hommes et des femmes âgés entre 40 et 75 ans. Tous apprécient les hautes montagnes et les domaines skiables qui offrent une expérience qualitative, que ce soit pour le ski, les remontées mécaniques modernes ou les hôtels stratégiquement localisés. Surtout, ces clients recherchent notre savoir-faire, nos profondes connaissances des Alpes françaises, suisses, italiennes et autrichiennes ainsi que celle des Rocheuses canadiennes, afin de leur faire vivre une expérience de ski mémorable.
PV : Que veulent surtout les voyageurs-skieurs qui traitent avec vous?
SB : Quand ils font partie d’un groupe, ils recherchent un excellent rapport qualité/prix/destination, mais aussi skier avec un maximum 24 personnes et un guide-accompagnateur capable de partager ses connaissances et de faire découvrir le domaine. Ils désirent aussi avoir un hôtel bien situé (idéalement ski in/ski out, donc avec accès direct aux pistes) ainsi que des transferts privés confortables.
Pour ce qui est des skieurs Individuels, ils cherchent à obtenir un forfait personnalisé et bien structuré selon leurs intérêts, les expériences qu’ils veulent vivre et leur budget.
PV : Quelle est la durée moyenne de vos séjours?
SB : En Europe, ils sont de 9 jours. Selon la formule, on part le vendredi soir sur un vol de nuit, on arrive le samedi au domaine skiable et on commence à skier le dimanche avant de rentrer le dimanche suivant. Il faut savoir qu’en Europe, les hôtels offrent des locations d’une semaine, du samedi au samedi. Pour ce qui est des Rocheuses canadiennes, une formule plus rapide et plus flexible de 7 jours est la règle.
PV : Entre l’Amérique du Nord et l’Europe, qui va où?
SB : La clientèle québécoise est souvent composée de skieurs plus jeunes et de familles. Ils apprécient souvent découvrir les grandes montagnes en commençant par les Rocheuses canadiennes car elles sont très accessibles, tant en terme de temps que de budget. Puis, ils vont doucement migrer vers les Alpes afin de trouver une immense variété de domaines offrant une quantité et une qualité incroyable de stations, de remontées mécaniques, d’hébergement et de restaurants de qualité.
Pour ce qui est des États-Unis, l’offre de ski est incroyable mais les prix le sont tout autant, alors nos skieurs préfèrent naturellement les Alpes, à choisir entre les deux.
PV : Quelles sont vos destinations les plus populaires dans l’Ouest canadien et dans les Alpes?
SB : Dans l’Ouest, les domaines skiables de Banff (Alberta) et de Whistler (Colombie-Britannique) remportent le plus de succès auprès de nos clients skieurs québécois.
Dans les Alpes françaises, le plus grand domaine skiable au monde, celui des Trois-Vallées, est fort populaire chez nos clients, mais les domaines de Paradiski et Tignes/Val d’Isère le sont également.
En Suisse, Verbier et Zermatt sont très en demande alors qu’en Italie, Cortina d’Ampezzo et Val Gardena remportent la palme de popularité. Enfin, St. Anton et Lech, en Autriche, figurent aussi parmi les stations les plus courues par les Québécois.
PV : Quelles sont celles qui émergent ou qui gagneraient à être connues?
SB : En France, les 2 Alpes et L’Alpe d’Huez méritent le détour alors qu’en Suisse, les stations de Davos, Champéry (qui fait partie des Portes du Soleil), Crans Montana (une station chic et dans le vent) ainsi que Saas-Fee (non loin de Zermatt) sont de plus en plus en demande.
PV : Et quelles sont, selon vous, les destinations de ski plus marginales qui méritent d’être considérées?
SB : Au Canada, Kicking Horse et Revelstoke sont vraiment bien, alors qu’en Suisse, les stations de Flims Laax, Glacier 3000 et Titlis-Engelburg ont de plus en plus de succès. C’est aussi le cas de Solden et de Pitztal (Autriche) ainsi que La Grave (France).
PV : En terminant, quels conseils donneriez-vous à un agent de voyages qui veut vendre un voyage de ski?
SB : Il faut d’abord qu’il demande au client s’il en est à son premier séjour de ski dans les Rocheuses ou dans les Alpes, et si oui, s’il a déjà une idée du domaine skiable où il veut se rendre, et pourquoi : que cherche-t-il, quels sont ses critères, quel est son budget?
Si le client n’en est pas à son premier séjour de ski à l’étranger, il faut savoir où il est déjà allé, ce qu’il a aimé (ou pas) de son expérience passée, et ce qu’il recherche pour la prochaine fois. Entre autres points à éclaircir dès le départ : veut-il un forfait individuel ou est-il ouvert à se joindre à un groupe avec accompagnateur?
Outre les dates désirées et le nombre de personnes qui partiront, il faut aussi savoir quel type d’hébergement le client recherche : hôtel traditionnel, auberge pittoresque, condo, appart-hôtel, etc.
En outre, bien des skieurs apprécient pouvoir aller et venir de leur hébergement les skis aux pieds (ski in/ski out) ou, à tout le moins, dormir près d’une remontée à distance de marche, ce qui permet parfois d’avoir le meilleur des deux mondes : dormir au cœur d’un village animé et accéder aisément aux pistes. Dans plusieurs villes ou villages skiables, d’excellents services de navettes gratuites sont aussi disponibles, ce qui permet parfois de dormir en périphérie pour économiser.
Il faut également demander au client quels repas il désire avoir avec son hébergement – en général on lunche sur les pentes et selon le domaine skiable, et bien des skieurs apprécient pouvoir souper à l’un des restos du village; d’autres préfèrent ne pas se tracasser et veulent savoir à quoi s’en tenir côté budget, et ils apprécient plutôt prendre leur repas du soir à l’hôtel.
Enfin, il faut demander si le client veut un transfert en transport public ou privé depuis l’aéroport, ou s’il désire louer une voiture pour avoir la flexibilité d’aller où il veut, quand il le veut, et éventuellement explorer la région avant ou après son séjour de ski.
En cas de problème, et si un agent a besoin d’aide, il nous arrive de parler nous-mêmes aux clients des agents pour les aider, et nous leur remettons en tout état de cause sa commission.