À l’approche de la nouvelle année, nous avons contacté plusieurs voyagistes québécois ou présents dans la Belle Province pour leur demander ce qu’ils voyaient dans leur boule de cristal pour 2024. Voici leurs réponses.
Transat
« Bien qu’il soit impossible de prédire l’avenir avec une certitude absolue, nous entrevoyons 2024 avec un optimisme prudent grâce aux efforts soutenus que nous avons déployés tout au long de l’année 2023 », indique Joseph Adamo, chef de la direction ventes et marketing de Transat et président de Transat Distribution Canada.
« Nous sommes d’emblée très emballés par la mise en œuvre de deux nouvelles destinations desservies sans escale toute l’année en exclusivité, poursuit le dirigeant. Le 22 décembre, nous avons lancé le vol inaugural entre Montréal et Lima, au Pérou. En juin, ce sera au tour de Marrakech de voir se poser l’étoile Transat pour la première fois sur le tarmac de son aéroport. Ces deux liaisons sont assorties d’une vaste sélection d’hébergements à la carte, d’excursions et de circuits guidés triés sur le volet afin de pouvoir explorer les richesses culturelles et naturelles de ces pays en toute tranquillité d’esprit ».
Parallèlement, Transat a aussi bonifié sa capacité en partance de Québec pour cet hiver afin de répondre à une demande grandissante. Ce sont donc plus de départs vers le Sud, la Floride et l’Europe qui sont proposés aux voyageurs de la région, soit 31 vols hebdomadaires et sans escale vers 12 destinations.
« Enfin, nous poursuivons le processus d’annualisation de certaines liaisons-clés et nous volerons toute l’année vers Lyon et Marseille, mais également vers San Salvador, au Salvador, et Liberia, au Costa Rica », dit Joseph Adamo.
Si le Pérou et le Maroc risquent fort de bien marcher, c’est notamment en raison de l’attrait de la nouveauté qu’exercent ces destinations, estime le dirigeant. « Mais nous croyons aussi que l’envie de sortir de sa zone de confort demeure forte, pour vivre une expérience transformatrice, riche en souvenirs, en rencontres et en découvertes, ajoute-t-il. C’est d’autant plus vrai dans le contexte économique actuel, alors que les dépenses sont scrutées de près et que chaque décision compte. Les voyages vers des lieux moins familiers ou moins convenus sont donc une belle solution à ce besoin de dépaysement, surtout avec la facilité que permet notre portefeuille de destinations sans escale au départ de Montréal et de Québec ».
Un exemple? Le circuit Grand Tour du Maroc de 16 jours, qui offre « une expérience axée sur l’authenticité et inspirée du savoir-faire de nos experts voyage à l’interne, et qui incarne notre valeur phare d’être transformé par le pouvoir du voyage, dit Joseph Adamo. Mais la présence de guides francophones ainsi que la prise en charge à chaque étape du voyage font aussi partie des avantages de ce type de circuit et de tous les autres du voyagiste.
Pour les faire connaître aux voyageurs, Joseph Adamo compte évidemment sur l’appui des conseillers en voyages. « Notre foi en leur capacité et leurs connaissances du milieu reste inébranlable, assure-t-il. Il est essentiel de se rappeler que voyager est un privilège, et cela est encore plus vrai dans le contexte économique actuel. L’empathie et l’expertise dont font preuve les conseillers continuent de jouer un rôle important tout au long du processus de voyage, depuis la recherche initiale et la réservation jusqu’à l’expérience à destination. Et il s’agit là d’un niveau de service qui ne peut être reproduit par aucune intelligence artificielle! Nous continuons à faire résolument confiance à nos partenaires et sommes reconnaissants tant de leur dévouement que de leur passion. »
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Vacances Sunwing
Chez Sunwing, l’intérêt pour le Sud bat son plein et tout porte à croire qu’il en sera de même au cours de l’hiver qui vient de s’entamer. « Nous continuons d’observer une très forte demande pour les destinations tropicales populaires, notamment Cancún, Los Cabos, Mazatlán et Puerto Vallarta, en plus de Punta Cana, en République dominicaine », indique Lyne Chayer, directrice générale, Vacances Sunwing Québec.
Le voyagiste constate également une augmentation quant à la demande de voyages à Cuba, en particulier à Cienfuegos, où des vols sont désormais disponibles toute l’année au départ de Montréal. La demande est également forte pour Cayo Largo, sur la côte sud de Cuba, où les clients peuvent profiter des températures parmi les plus chaudes de la Isla Grande tout au long de l’année dans une gamme d’hôtels à des prix abordables.
« Le nouvel hôtel Meliá Trinidad Peninsula, exclusif à Vacances Sunwing, est quant à lui une merveilleuse option pour les familles, les amis et les couples, et il fait partie de nos plus récents hôtels pour la saison hivernale, poursuit Lyne Chayer. Il offre une vue imprenable sur les montagnes Escambray et est situé non loin du quartier historique de Trinidad. »
Si toutes ces destinations ont toujours la cote auprès des Québécois, « c’est en raison de leur combinaison de plages fantastiques, de culture locale, de cuisine et de possibilités de détente, sans parler des nombreux hôtels offerts, peu importe le style de voyage et de budget », dit Lyne Chayer.
Mais d’autres destinations présentent aussi un intérêt marqué chez Vacances Sunwing. « Par exemple, Roatán est une île fantastique qui propose de magnifiques complexes hôteliers tout-compris pour des vacances familiales, ainsi que pour ceux qui souhaitent faire de la plongée sous-marine ou avec tuba, assure Lyne Chayer. L’ambiance est unique et se prête aussi bien à la détente qu’à l’aventure. C’est une île à découvrir! »
En outre, le tout nouveau Riu Palace Aquarelle devrait ouvrir ses portes en Jamaïque, en mai 2024. « Il s’agit d’un autre choix idéal pour les familles, un établissement qui propose un large éventail d’activités, notamment le parc aquatique Splash Water World, situé sur place », précise la directrice.
Toujours en Jamaïque, deux nouvelles stations balnéaires de luxe de Princess Hotels & Resorts devraient ouvrir en 2024. Le Princess Grand Jamaica est une propriété familiale offerte exclusivement aux clients de Vacances Sunwing, « tandis que le Princess Senses The Mangrove, réservé aux adultes, offrira la même expérience tout compris que les voyageurs adorent, le tout dans un cadre unique de montagnes, de forêts tropicales et de plages bordées de récifs que l’on ne trouve qu’en Jamaïque », conclut Lyne Chayer.
Vacances Air Canada
Chez VAC, le Vieux-Continent demeurera sans conteste une valeur sûre pour 2024, si l’on se fie aux performances actuelles de certaines régions d’Europe – mais pas que.
« Présentement, les destinations les plus en vogue que nous offrons au départ du Québec sont la Grèce, le Portugal, la Martinique et Tulum », constate Ana Paula de Souza, directrice des ventes du voyagiste.
« Sur la Grèce, notre programme offre une diversité exceptionnelle et une grande flexibilité dans le choix des vols depuis Montréal, poursuit-elle. Un bon exemple est notre forfait Le meilleur de la Grèce, un séjour de 10 jours qui mène d’Athènes à Santorin via Mykonos ».
Au Portugal, « notre programme varié propose d’excellents rapports qualité-prix, ajoute Ana Paula de Souza. De plus, à l’été 2024, nous ajouterons des forfaits incluant les îles des Açores et de Madère. »
D’ici à ce que la saison d’été batte son plein, VAC s’attend aussi à ce que la Martinique continue de remporter un vif succès au Québec. « De nombreux vols au départ de Montréal sont offerts tout au long de l’année pour gagner cette île française qui offre une expérience différente de nos autres destinations, au Mexique et en République dominicaine », explique Mme de Souza.
Enfin, VAC se dit confiante que sa nouvelle desserte en vols directs sur Tulum rejoindra de nombreux vacanciers québécois, grâce au nouvel aéroport qui vient tout juste d’être inauguré au début du mois de décembre. « Les transferts vers les hôtels de la Riviera Maya depuis Tulum sont plus courts que depuis Cancún, et nous avons déjà une belle sélection d’hôtels sur place, comme le Bahia Principe Grand Coba, le Catalonia Riviera Maya Resort & Spa ainsi que le Ocean Riviera Paradise », conclut la directrice des ventes.
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Tours Chanteclerc
Chez Tours Chanteclerc, l’impact de l’inflation ne s’est pas (encore) fait sentir. « Il faut dire que notre clientèle est surtout formée de voyageurs de 45 ans et plus, qui ont souvent une maison payée et des enfants qui ne vont plus à l’école, et qui disposent donc d’un bon revenu », indique Marie-Ève Bédard, directrice ventes et marketing.
Pour ce voyagiste montréalais présent sur presque toute la planète, sauf dans la zone caraïbes, l’engouement est bien réel dans plusieurs régions du globe, à commencer par l’Europe et les destinations à voir une fois dans sa vie (bucket list).
« Au 30 novembre, nous étions déjà en avance par rapport à notre saison de référence, c’est-à-dire 2018-2019, qui fut notre meilleure à vie », poursuit Marie-Ève Bédard.
Si la demande pour l’Italie, la Croatie, la Corse et le Portugal est excellente, elle est particulièrement forte pour la Costa del Sol. « C’est la folie furieuse pour cette destination, assure Marie-Ève Bédard. Ceux qui allaient traditionnellement en Floride tendent de plus en plus à choisir cette région pour passer un ou deux mois l’hiver : les prix sont plus attrayants, l’offre culturelle est épatante et la gastronomie est excellente. En 30 ans, on n’a jamais autant vendu cette destination, à un point tel que le printemps prochain est déjà presque complet! »
Autre pays en demande : le Royaume-Uni. « Cette destination a toujours été populaire chez nous, et peut-être que certaines séries télévisées (The Crown, les Bridgerton, Downton Abbey ou le Chardon et le Tartan) expliquent son attrait, estime Marie-Ève Bédard. Mais le fait que les gens savent exactement ce qu’ils vont payer en prenant part à un circuit explique aussi l’intérêt pour ce pays, où le coût de la vie est très élevé ».
Du reste, Tours Chanteclerc assiste à des demandes pressantes pour des « voyages d’une vie » (bucket list). « Chez plusieurs voyageurs, on sent l’urgence de concrétiser leurs voyages de rêve, peut-être par crainte d’une autre pandémie, croit Marie-Ève Bédard. Par exemple, les safaris en Afrique sont extrêmement populaires chez nous, que ce soit en Afrique du Sud, au Kenya, en Tanzanie ou en Namibie. En outre, ce sont de plus en plus des voyages familiaux et intergénérationnels que nous vendons, parfois initiés par les grands-parents ».
En ce qui a trait à l’Asie, la reprise se fait toujours attendre, sauf pour le Japon, pourtant la destination la plus coûteuse du continent. « Nous n’avons jamais autant vendu ce pays, peut-être en raison des efforts promotionnels de la destination, longtemps demeurée fermée à cause de la pandémie, et qui a redoublé d’efforts pour attirer de nouveau les touristes. Mais le niveau de sécurité, la propreté impeccable, la politesse des gens ont sans doute aussi joué ».
Du reste, les croisières fluviales en Europe (surtout sur le Danube, le Douro et le Rhin) ont de plus en plus la cote, alors que la Polynésie française est toujours aussi populaire, que ce soit en portion terrestre ou à bord du Paul Gauguin. « C’est une destination qui ne recherche pas le tourisme de masse, alors les disponibilités sont limitées et il faut s’y prendre longtemps à l’avance pour ne pas se retrouver le bec à l’eau ».
Ce conseil vaut d’ailleurs pour tous les produits Chanteclerc, assure Marie-Ève Bédard. « Je suggère aux conseillers de ne pas attendre nos brochures et de nous contacter directement pour nous demander quels sont nos produits disponibles et nos tarifs. En raison du manque de ressources humaines, il nous faut parfois plus de temps pour mettre à jour notre inventaire sur le Web. Sans compter qu’en nous appelant à l’avance, ils pourront faire profiter à leurs clients de nos promotions réservez-tôt ».
Travelbrands
Du côté de cette filiale de H.I.S. – Vacances Red Label Inc., qui regroupe Exotik Tours, Croisière Encore, Sunquest et Voyages Travelbrands, les perspectives sont également au beau fixe à maints égards, pour 2024.
« Pour l’hiver, nous anticipons de bonnes performances sur le Mexique et la Floride, mais aussi un intérêt marqué pour les croisières dans le sud ainsi que les longs séjours en Espagne et au Portugal, avec Exotik Tours », explique Nathalie Tanious, présidente de Travelbrands.
« Pour l’été, poursuit-elle, on envisage un intérêt marqué pour les croisières en Europe ainsi que pour les séjours en Grèce, en Espagne et en Italie, ajoute la dirigeante. Mais les vacances dans les parcs thématiques de Disney ainsi qu’à Hawaii risquent d’être aussi fortement en demande. »
Selon Nathalie Tanious, un bon exemple de forfait qui marchera à coup sûr demeure sans conteste L’Italie romantique, un périple de 11 jours et 10 nuits en autonomie, avec déplacements en train entre les villes et la visite des plus belles cités du pays, de Rome à Venise en passant par Florence, Naples et Sorrente.
Groupe VIP
Pour ce petit voyagiste montréalais, trois destinations phares devraient se démarquer en 2024 : le Japon, la Sicile et le Maroc.
« Nous offrons ces destinations avec une grande diversité de programmes sur mesure, entièrement personnalisables, avec hôtels de charme, hôtels boutiques, riads (au Maroc) et ryokans (au Japon), le tout pour une clientèle essentiellement haut de gamme », indique Grasya Benatar, sa présidente.
Au Japon, les itinéraires peuvent comprendre un séjour dans l’île d’Okinawa, mais aussi une croisière avec Ponant, avant ou après le séjour les deux pieds sur terre. Au Maroc, des circuits avec chauffeur-guide privé sont également offerts.
Spiritours
Chez Spiritours, l’Italie demeure une valeur sûre et en progression, surtout depuis que certains des lieux saints de la planète sont difficiles d’accès. « Cette magnifique destination combine culture et spiritualité, encore plus populaire depuis que les prix ont augmenté en Grèce et qu’Israël est en guerre avec le Hamas, dit Anne Godbout, directrice générale du voyagiste. Mieux vaut donc aller à Rome…. » Le forfait Italie – Spiritours forme un excellent exemple de circuit qui est déjà en demande.
Voyages Traditours
Chez ce voyagiste (qui ne fait que dans la vente en direct, sans l’intermédiaire des agences de voyages), l’Italie est très prisée et elle devrait le demeurer au cours des prochaines années. Mais depuis plusieurs mois, on sent un réel engouement pour le Japon.
Après un début d’année difficile en raison des perturbations sociales, le Pérou devrait susciter beaucoup d’intérêt en 2024. « Chez nous ce fut toujours un gros joueur jusqu’à la pandémie et les problèmes de cette année, alors qu’Affaires mondiales Canada suggérait aux Canadiens d’éviter le pays, de janvier à juin », précise Sébastien Forest, président du voyagiste.
« Je crois que c’est toujours le dollar disponible qui explique ce regain d’intérêt, poursuit-il. Même si les taux d’intérêt et l’inflation affectent les jeunes familles, notre clientèle – essentiellement des retraités et des semi-retraités – ne sont pas vraiment touchés et ils continuent de vouloir voyager. »
De façon générale, toute l’Europe gagne en popularité mais on note aussi un regain pour l’Angleterre et le Royaume-Uni, bien que l’inflation y soit très forte.
« Chez nous, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est n’ont toujours pas repris les niveaux prépandémiques, et c’est la même chose pour l’Inde, constate Sébastien Forest. Les gens sont peut-être échaudés par l’histoire des visas mais je crois aussi qu’il subsiste une petite crainte post-Covid de ne pas avoir droit à des soins médicaux adéquats dans certains pays. D’où la popularité rassurante de l’Europe, d’ailleurs. »
« Au Proche-Orient, nos ventes sur l’Égypte et la Jordanie sont anémiques, alors que Oman se porte bien mais demeure une destination marginale. Quant à la Turquie, qui forme une grosse part de nos voyages, elle a ralenti », ajoute le président de Traditours.
« Enfin, la péninsule ibérique se porte très bien mais l’Europe centrale et de l’Est peinent à attirer les visiteurs, sans doute en raison de la guerre en Ukraine », conclut Sébastien Forest.
