La semaine dernière, cet événement organisé par l’IATA et le CNLA a rassemblé quelque 250 représentants de l’industrie aérienne canadienne.
Le 29 octobre dernier, l’IATA et le Conseil national des compagnies aériennes du Canada (CNLA) ont uni leurs forces pour organiser la Journée de l’aviation du Canada, à Ottawa.
Cet événement d’une journée a rassemblé pas moins de 250 représentants de l’industrie aérienne canadienne.
La conférencière principale, la ministre des Transports Anita Anand, a souligné que l’aviation est un élément vital du système de transport du Canada et que, du point de vue du gouvernement, les éléments clés nécessitant un développement supplémentaire comprennent le renforcement de la résilience de la chaîne d’approvisionnement, l’amélioration de la productivité et de la contribution économique du secteur, ainsi que l’expansion de l’accessibilité.
Une foule de sujets abordés
Tout au long de la journée, des discussions en panel ont permis de traiter de plusieurs sujets comme :
- Le rôle essentiel du transport aérien pour l’économie canadienne, sa population et l’augmentation de la contribution du secteur au PIB du pays;
- La nécessité pour le transport aérien de continuer à fournir et à élargir une connectivité essentielle, tant sur le plan national qu’international;
- Le besoin de rendre le voyage aérien plus accessible aux passagers handicapés;
- La nécessité de créer un environnement opérationnel plus compétitif sur le plan des coûts, offrant ainsi plus de choix aux clients;
- Le renforcement de la collaboration entre l’industrie et le gouvernement, notamment en ce qui concerne la responsabilité partagée lors des perturbations de voyage et la création d’un cadre réglementaire soutenant l’objectif de l’industrie d’atteindre des émissions nettes nulles de carbone d’ici 2050.
Un RPPA préoccupant
Dans son récapitulatif de la conférence, l’IATA a souligné que le Règlement sur la protection des passagers aériens (RPPA) du Canada a été pointé du doigt comme une préoccupation majeure, non seulement lors de la table ronde des PDG de compagnies aériennes – qui a réuni ceux d’Air Canada, d’Air Transat, de Canadian North et de WestJet – mais également au cours d’autres panels.
Selon les mots d’un PDG, « le RPPA est une police d’assurance forcée que les compagnies aériennes doivent vendre aux clients, qu’ils le veuillent ou non. »
Un autre PDG a comparé le RPPA au fait de recevoir 10 dollars de la part d’un chauffeur de bus de la capitale nationale comme compensation pour un retard, alors qu’on n’a payé que 3 dollars pour le trajet. « Combien de temps faudra-t-il avant que la compagnie de transport locale ne doive augmenter les tarifs ? »
Les transporteurs se prononcent
La table ronde des PDG des compagnies aériennes a aussi permis à chacune des compagnies aériennes de présenter son point de vue spécifique.
Le président et chef de la direction d’Air Canada, Michael Rousseau, a ainsi souligné que « les compagnies aériennes sont engagées à servir les Canadiens et à leur offrir du choix, un service excellent et, surtout, un transport sûr, a-t-il dit. Cependant, nous devons continuellement nous améliorer pour garder le système compétitif, garantir une réglementation intelligente, le rendre plus accessible et durable sur le plan environnemental, et le maintenir rentable et abordable. Un sommet comme celui-ci, qui rassemble tous les acteurs, est une opportunité importante pour bâtir une industrie plus forte au service des Canadiens. »
Dans le même ordre d’idées, Annick Guérard, présidente et chef de la direction d’Air Transat, a d’abord félicité l’IATA et le CNLA pour avoir organisé cet événement. « Notre équipe a été ravie de rejoindre des collègues de l’industrie pour discuter d’un système de transport aérien compétitif, abordable et résilient à destination et en provenance du Canada, a-t-elle dit. Le secteur de l’aviation est un moteur économique majeur – célébrons et reconnaissons cela. »
« Avec nos partenaires au gouvernement et à travers l’écosystème complexe du voyage aérien, a-t-elle poursuivi, nous avons exploré comment les investissements et les améliorations peuvent enrichir l’expérience passager et maintenir la compétitivité canadienne. La résilience pousse Air Transat à faire de l’expérience de voyage et de la satisfaction des clients notre priorité. »
Un forum précieux
Canadian North, qui relie certaines des communautés les plus isolées du Canada, a aussi eu droit à une intervention de sa présidente et chef de la direction, Shelly De Caria. « La Journée de l’aviation s’est avérée être un forum précieux pour travailler aux côtés de collègues de l’industrie et démontrer l’importance de l’aviation au Canada », a-t-elle dit.
« Je suis fière d’avoir pu apporter une perspective nordique unique à l’événement, et de mettre en valeur les routes essentielles de Canadian North, les incroyables communautés que nous desservons, et les défis uniques auxquels nous faisons face chaque jour en travaillant à relier le Nord au reste du pays », de conclure la PDG.
Le PDG du groupe WestJet, Alexis von Hoensbroech, a pour sa part déclaré que « rendre les voyages aériens plus abordables pour les Canadiens n’est pas seulement au cœur de la stratégie de WestJet, mais également essentiel pour notre industrie aéronautique, qui est un lien vital stimulant la croissance économique et connectant les Canadiens d’un océan à l’autre et au-delà. »
Des coûts d’exploitation élevés
Entre autres sujets fortement débattus lors de l’événement, la question des coûts d’exploitation élevés au Canada a aussi été soulevée. L’IATA note que les aéroports canadiens paient un loyer au gouvernement, « de l’argent qui n’est pas réinvesti dans la chaîne de valeur de l’aviation », a relevé l’organisation.
« Le tout se reflète dans la grande part de taxes et de frais qui composent le coût total d’un billet d’avion au Canada, de poursuivre l’IATA. Là encore, l’industrie a demandé au gouvernement de collaborer avec le secteur pour envisager des options visant à réduire ces coûts. »