02 avril 2021 – Air Canada et Transat A.T. inc. (« Transat ») ont annoncé aujourd’hui avoir convenu de mettre fin à leur convention d’arrangement prévoyant l’acquisition de Transat par Air Canada.
Après mûre réflexion, Air Canada a conclu que d’offrir d’onéreuses mesures correctives supplémentaires — qui pourraient, de nouveau, ne pas conduire à une approbation de la CE — compromettrait considérablement sa capacité à soutenir la concurrence internationale, et aurait des répercussions négatives non seulement sur les clients, mais également sur d’autres parties prenantes et sur ses perspectives d’avenir, au moment même où elle se rétablit et se reconstruit dans la foulée des contrecoups de la pandémie de COVID-19. Compte tenu de ce contexte particulièrement ardu, il est essentiel pour Air Canada de se concentrer sur la création de conditions optimales à son rétablissement complet, en préservant et en mettant à profit la totalité de ses forces et atouts principaux, incluant la solide culture implantée parmi ses employés.
Air Canada et Transat ont convenu de résilier la convention d’arrangement contre l’acquittement par Air Canada à Transat de frais de résiliation de 12,5 millions de dollars et la levée de toute obligation pour Transat d’acquitter des frais à Air Canada dans le cas où Transat serait partie à un autre accord d’acquisition ou à une opération semblable dans l’avenir.
« J’aimerais remercier nos employés pour leur dévouement et leur engagement indéfectibles tout au long de ce processus », a ajouté M. Eustache. « Bien que nous soyons déçus de ce dénouement, nous sommes confiants en l’avenir de Transat et nous nous réjouissons à l’idée de reconstruire une société plus forte au sortir des affres de la pandémie. »
Depuis un an, les compagnies aériennes canadiennes sont frappées par une demande en forte baisse, alimentée par certaines des restrictions de voyage les plus strictes au monde. L’ instabilité financière de Transat n’est plus à cacher comme en juge les derniers états financiers récemment publiés, et la compagnie indiquait que que si sa transaction avec Air Canada échouait, Transat devrait trouver au moins 500 millions de dollars de financement en 2021 pour poursuivre ses activités.
Concernant la suite, de nombreuses incertitudes planent encore sur l’avenir de Transat, en revanche Transat AT Inc. prévoit toujours de reprendre ses activités vers la mi-juin, pour la haute saison estivale.
Toutefois d’autres acheteurs potentiels ont déjà manifesté un intérêt, et d’autres pourraient aussi se dévoiler dans les prochaines semaines.
Le président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache avait annoncé lors de sa dernière conférence de presse le mois dernier que bien qu’il y ait des défis à surmonter pour Transat, son avenir n’est pas en péril.
« Transat sera plus forte que jamais parce que nous avons les bons avions. Les employés adorent Transat tout comme nos clients. Si un incident se produit, ils nous haïssent, mais c’est à court terme », a affirmé M. Eustache lors d’une téléconférence avec les analystes financiers.
« Nous avons un vrai bon plan d’affaires que nous allons présenter aussitôt que nous saurons s’il y a une transaction ou non avec Air Canada. L’entreprise existe depuis 42 ans! » , avait-t-il ajouté.
Pour rappel, Air Canada et Transat avaient conclu un accord d’acquisition en juin 2019. Les modalités en ont par la suite été modifiées en août 2019 et révisées une nouvelle fois en octobre 2020, en raison des graves répercussions économiques de la pandémie de COVID-19.
Comme cela a déjà été déclaré, l’acquisition était conditionnelle à l’approbation des divers organismes de réglementation, entre autres la Commission européenne (CE). Pour remplir cette condition clé, Air Canada a offert et bonifié un ensemble d’importantes mesures correctives allant bien au-delà des efforts commercialement raisonnables exigés d’Air Canada au titre de la convention d’arrangement et de ce que la CE a traditionnellement accepté dans des affaires de fusion de sociétés aériennes précédentes. Toutefois, à la suite de récents pourparlers, il est devenu évident que la CE n’approuvera pas l’acquisition selon l’ensemble de mesures correctives actuellement offert.