Il existe présentement 218 exemplaires de cet appareil en circulation dans le monde, mais aucun n’est utilisé par un transporteur canadien.
Vendredi dernier, les images de l’intérieur d’un Boeing 737 Max 9 ont fait le tour du monde, après que l’un de ces appareils d’Alaska Airlines ait perdu une « porte-bouchon » en plein vol. Ce type de porte condamnée et masquée par une cloison n’est pas apparente et ne comporte qu’un hublot, et elle est installée par le constructeur aux clients qui le demandent.
Conséquemment, les 171 exemplaires de cet appareil qui sont ainsi configurés ont été cloués au sol par la Fédération américaine de l’aviation civile (FAA). Parallèlement, Alaska Airlines a indiqué que le National Transportation Safety Board (NTSB) avait pris en charge l’enquête sur le vol AS1282 – l’appareil visé par l’incident, dont on a retrouvé la « porte-bouchon » dans le jardin d’un résident de Portland, en Oregon.
Le lendemain, Boeing a publié la déclaration suivante : « La sécurité est notre priorité absolue et nous regrettons profondément l’impact de cet événement sur nos clients et leurs passagers. Nous soutenons pleinement la décision de la FAA d’exiger des inspections immédiates des avions 737-9 ayant la même configuration que l’avion concerné. De plus, une équipe technique de Boeing soutient l’enquête du NTSB sur l’événement de la nuit dernière. Nous resterons en contact étroit avec notre régulateur et nos clients. »
Série noire pour Boeing
Ce n’est pourtant pas la première fois que Boeing est secouée par les tribulations de ses appareils 737. Rappelons qu’en 2019, on avait mis à l’arrêt tous les 737 Max 8 (le modèle précédent) à la suite de deux crashs survenus à 5 mois d’intervalle, soit ceux des vols 610 de Lion Air et 302 d’Ethiopian Airlines.
À l’époque, le Canada avait alors fermé son espace aérien au 737 Max 8, après le crash de mars 2019. Le retour de l’appareil n’avait été approuvé qu’au début de 2021.
Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l’appareil. Enfin, pas plus tard que la semaine dernière, Boeing a exhorté les compagnies aériennes qui possèdent des 737 Max à vérifier un boulon du gouvernail de ces appareils, potentiellement mal serré.
À la fin décembre, Boeing avait déjà livré plus de 1370 exemplaires du 737 MAX, et son carnet de commandes comptait plus de 4000 unités.
Qui utilise le 737 Max 9?
Si l’on se fie à la société d’analyse de l’aviation Cirium, aucune compagnie aérienne canadienne n’utilise cet appareil. Les principaux transporteurs sont les suivants (avec le nombre de vols prévus dans le monde ce mois-ci, avant l’incident d’Alaska Airlines) :
- United Airlines (7 951 vols)
- Alaska Airlines (5 082 vols)
- COPA (2 063 vols)
- Aeromexico (2 437 vols)
- Turkish Airlines (654 vols)
- Icelandair (414 vols)
- Flydubai (342 vols)
- SCAT (46 vols)
Au total, il y aurait présentement 218 appareils 737 Max 9 en service dans le monde, selon les chiffres fournis par Boeing. Un autre exemplaire est en attente d’être affecté et 76 sont en commande, selon les données de Cirium.
Enfin, d’après l’agence européenne de sécurité aérienne, aucun transporteur européen n’utilise le 737 MAX 9 tel que configuré pour Alaska Airlines (avec la porte-bouchon).
Alaska Airlines prend les devants
Avant même l’intervention de la FAA, Alaska Airlines avait pris la décision de mettre temporairement à l’arrêt sa flotte de 65 appareils 737-9 MAX en attendant les conclusions des inspections, qui ont débuté le 6 janvier. Samedi, plus du quart des appareils visés avaient déjà été inspectés par le transporteur.
« La mise à l’arrêt de cet appareil a eu un impact significatif sur notre exploitation. Nous avons dû annuler 170 vols dimanche et 60 autres lundi. Les annulations se poursuivront tout au long de la première moitié de la semaine ».
Rappelons qu’Alaska Airlines a récemment conclu un accord interligne avec Porter Airlines et qu’elle avait précédemment annoncé son intention de racheter Hawaian Airlines.
Autres transporteurs touchés
Samedi et dimanche, d’innombrables vols ont été annulés en raison des nombreuses immobilisations et inspections, imposées partout dans le monde.
Ainsi, en attendant les résultats de l’enquête préliminaire des autorités, Turkish Airlines a cloué au sol ses appareils 737 Max 9. « À la suite de l’incident d’Alaska Airlines, nous avons décidé d’examiner par précaution les 5 Boeing 737 MAX 9 de notre flotte; la sécurité de nos vols est notre priorité absolue », indique Sena Görgün, responsable des Relations publiques mondiales.
Même son de cloche chez le transporteur panaméen COPA, qui a ordonné l’arrêt de ses 21 appareils 737 Max 9, samedi dernier, afin de les inspecter. De son côté, United Airlines a annulé 115 vols samedi, soit 4 % de ses départs.
Pas d’inquiétude au Canada
Si certains transporteurs canadiens (Air Canada, WestJet, Flair et Lynx) possèdent des 737 Max 8 dans leur flotte, aucun ne s’est procuré le 737 Max 9.
Chez Air Canada, les 737 Max 8 ne possèdent pas de porte de sortie du genre de la « porte-bouchon » du 737 Max 9, tandis que WestJet assure que la configuration de ses appareils 737 Max 8 diffère de celle de l’aéronef visé par l’incident d’Alaskan Airlines.