En 5@5 avec Jean Collette, on parle de l’Uni-Vers de la profession

Screen shot 2015-10-16 at 9.49.41 AM

JEANCOLLETTE

À seulement 4 jours du Gala Uni-Vers organisé par l’AAVQ, Profession Voyages, s’est entretenu avec son Président, Jean Collette. Un homme passionné et qui a à coeur de faire rayonner l’industrie. 

1/ Qu’est ce que l’AAVQ?

Il s’agit de l’Association des Agents de Voyages du Québec. Si, pour le grand public, le terme “agent” est souvent confondu avec celui de “conseiller”, pour l’industrie, la définition est claire : un agent de voyages est un peu comme un agent d’immeubles. Il est titulaire d’un permis, dans le cas de notre profession, délivré par l’Office de la Protection du Consommateur. L’agent est celui qui engage des conseillers de voyage. Et, ce sont ces derniers qui travailleront avec le public. Autrement dit, l’AAVQ, c’est l’Association des titulaires de permis! Elle a été fondée, en 2010, par d’anciens présidents et administrateurs d’une association nationale, l’ACTA (l’Association Canadienne des Agents de Voyages) dont j’ai, d’ailleurs, été Président du conseil national, le seul québécois à n’avoir jamais été élu, je pense.

2/ Pourquoi avoir créer cette association?

L’ACTA avait des préoccupations plus nationales que provinciales. Quand on regarde toutes les régions du Canada, il y a seulement deux régions où des lois et règlements régissent l’ensemble des pratiques de la vente de voyages. Il y a l’Ontario avec le TICO et le Québec, avec la loi C35. L’AAVQ s’assure que le législateur, soit le gouvernement, administre, gère, et respecte la loi et les règlements sans que ceux-ci ne pénalisent nos membres. Et, nous intervenons lorsque cela est nécessaire. Nous détenons un siège sur le comité consultatif de l’OPC, occupé par Robert Turcotte. Ainsi, nous sommes, plusieurs fois par année, consultés par l’OPC sur plusieurs sujets. Nous allons nous assurer, par exemple, de la bonne utilisation des fonds qui sont disponibles pour faire la promotion du Fond d’Indemnisation des Clients des Agents de Voyages (FICAV). Un montant de 250 000$ par année est, en effet, prévu dans les règlements de la loi, pour que l’OPC effectue la promotion du FICAV auprès du consommateur. Notre mission, dans ce cas-ci: s’assurer que cette promotion ait lieu. Il y aura d’ailleurs, très bientôt, une campagne de publicité incluant des spots télé diffusés, à ce sujet. Là encore, nous avons été consultés. Autrement dit, l’AAVQ exerce un certain lobbying auprès du gouvernement. L’objectif est double: que nos membres y trouvent leur compte et que nous soyons capables d’avoir un règlement qui soit un vecteur de développement économique.

3/ C’est la troisième édition du Gala Uni-Vers le 22 octobre prochain. Pour vous et le comité organisateur de l’AAVQ, quel est le rôle principal d’un tel évènement ?

Cet événement se veut un grand rassemblement durant lequel nous réunissons tous les acteurs de l’industrie et mettons de l’avant les agences, les conseillers, les grossistes, les fournisseurs, etc. Nous soulignons leurs performances, identifions ceux qui excellent dans leurs champs d’activités, et le tout, autour d’un verre de champagne. C’est une petite compétition conviviale avec des critères bien établis qui sera couronnée par la remise de trophées pour chaque grand gagnant des onze catégories déterminées. Une douzième a été crée pour la « Relève ». Nous avons à coeur de souligner les nouveaux venus dans l’industrie, ceux qui sortent des écoles et qui se sont distingués. Le Gala, c’est aussi la « Galerie d’honneur ». Celle-ci présentent ceux qui ont marqué notre industrie, qui l’ont transformée, mais qui sont depuis un bout de temps à la retraite, afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.  L’objectif de la “Galerie d’honneur”, vous l’aurez compris, est de souligner le travail de ceux qui ont eu des contributions marquantes, ceux qui ont vraiment fait évoluer l’industrie, la collectivité. À titre d’exemple, il y a quelques années, nous avions nommé, Philippe Sureau. Il est l’un des trois fondateurs du groupe Transat, aujourd’hui multinationale québécoise, dont nous pouvons être très fiers. Nous avons aussi nommé Gilles Doucet, parti, à un moment donné, avec sa petite valise en République dominicaine cogner aux portes des hôteliers pour les convaincre qu’il pourrait leur vendre des chambres d’hôtels au Québec. Gilles a complètement ouvert le marché de la République et c’est en partie grâce à lui si la destination est aussi populaire aujourd’hui. Cette « Galerie d’honneur » se retrouve dans la salle de collation des grades du Collège April Fortier. Les étudiants qui terminent leurs cours d’agents de voyages reçoivent donc leurs diplômes sous les yeux de personnalités de l’industrie, d’icônes de l’industrie du voyage et qui ont pris le même chemin qu’eux au départ.

4/ Un nouveau site internet en ligne depuis le 24 août. Qu’est-ce que les professionnels du voyage peuvent-ils y trouver? Des nouveautés pour 2015.

Le site internet, aavq.ca, facilitait les votes pour le Gala Uni-Vers du 22 octobre. Les professionnels y votaient entre le 1er et le 19 septembre et les consommateurs du 1er au 15 octobre. Il sera modifié avec le temps et évoluera pour devenir notre plus importante courroie de communication.

5/ Quels sont les grands chantiers de 2015/2016 pour vous et votre comité?

Notre préoccupation majeure est de changer la perception qu’ont les consommateurs sur la profession en répondant à leurs plus grands questionnements: a-t-on vraiment besoin d’un agent de voyages? Est-ce que ça coûte plus cher de travailler avec lui que de le faire soi-même? Pourquoi utiliser ses services quand on peut le faire soi-même? Nous sommes dans un environnement multicanal de distribution; l’agent de voyages est l’un des canaux et de loin, le plus performant, le plus important au niveau de la distribution de produits et services. Regardez Expédia! Une multinationale américaine, qui est une agence de voyages et non un grossiste ni une ligne aérienne… Elle revend des produits et services de fournisseurs et, est donc, un tiers comme moi, avec les agences Club Voyages Dumoulin. La principale différence c’est qu’Expédia a décidé, de son côté, de miser sur la technologie internet pour devenir ce qu’on appelle un « Online Travel Agency » (OTA).

Ce qui s’est tranquillement inscrit dans la perception, est que les agents de voyages chargeraient des frais, que le prix d’un voyage serait plus cher si réservé par un agent de voyages. C’est totalement faux! Il est important de comprendre que l’agent de voyages n’est pas payé par l’acheteur du service, mais bien rémunéré par le vendeur des produits et services, comme, pour reprendre mon exemple, de l’agent d’immeubles. C’est donc le fournisseur qui paie : la compagnie aérienne, l’hôtelier, le locateur de voiture, la compagnie de croisières… C’est un modèle qui existe depuis longtemps et qui permet de partager le risque. Je m’explique. Le produit du voyage est périssable (billet d’avion, chambre d’hôtel…). Si un siège n’est pas vendu pour le vol de demain, le client le perd et le revenu ne peut pas être récupéré. Le modèle d’affaires est celui de mandant-mandataire : l’agent de voyages est un mandataire et il agit au nom d’un mandant, qui peut être multiple car il y a plusieurs fournisseurs. En procédant avec lui, au contraire, en plus de ne pas payer plus cher, le consommateur s’assure de faire affaire avec un intermédiaire qui connait le sujet, qui est compétent. Et il n’y a personne qui connait plus le monde d’internet qu’un agent de voyages. Pour ma part, mes agents sont, 7 jours par semaine, 8 heures par jour, branchés sur internet et sont au courant de toutes les offres de l’industrie.

C’est aussi une protection : si un consommateur loue, par exemple, un appartement à Bangkok par l’entremise d’une agence de voyages et constate que ce n’est pas du tout ce à quoi il s’attendait, il est protégé. Un appel à son agent et il sera remboursé en plus de se voir offrir une autre option d’hébergement immédiate. Critère aussi à ne pas négliger : l’agent connait les destinations. Que ce soit en famille, en couple, en solo, il oriente son client pour s’assurer que ce dernier ne sera pas déçu et que la destination ou l’hôtel soit adapté aux critères établis par le client.

(Source : Annie Leclerc)