La CLIA s’exprime sur la reprise des croisières et le contournement des ports canadiens

31 mai 2021 – La reprise de l’industrie des croisières a progressé à grand pas au cours des dernières semaines. Plusieurs compagnies de croisières ont annoncé la reprise de leurs services à partir de ports américains et non américains.

Royal Caribbean, Crystal, Celebrity et Holland America offriront toutes des croisières au départ des Caraïbes et de la Méditerranée cet été, une étape importante pour une industrie qui a été en grande partie à l’arrêt depuis mars 2020. Quelques semaines après l’annonce de ces reprises, Royal Caribbean, Norwegian Cruise Line, Princess et Holland America ont toutes annoncé leur retour en Alaska, également cet été, au départ de Seattle, rendu possible par la signature de la loi sur la reprise du tourisme en Alaska (Alaska Tourism Restoration Act) par le président américain Joe Biden. La semaine dernière, Celebrity a également suscité l’enthousiasme en annonçant la prochaine croisière de sept nuits du Celebrity Edge dans les Caraïbes au départ de Fort Lauderdale, le premier navire à quitter les eaux américaines depuis plus d’un an.

Ce sont des bonnes nouvelles pour la CLIA, qui a pris la décision exceptionnelle, en mars 2020, de suspendre volontairement toutes les opérations des navires de croisière au départ et à destination des ports d’escale américains, à la suite de l’apparition d’épidémies sur deux navires de Princess Cruises au début de la pandémie. Entre la mi-mars et septembre 2020, la CLIA estime la perte totale de l’activité économique mondiale à 77 milliards de dollars US, entraînant la perte de 518 000 emplois dans le secteur et 23 milliards de dollars en salaires.

S’adressant exclusivement à notre rédaction, Laziza Lambert, directrice des communications stratégiques et des affaires publiques, déclare que la CLIA est « ravie que l’industrie des croisières reparte des ports américains d’ici juillet » et qu’elle est impatiente de « faire sa part pour contribuer à la reprise économique plus large de la pandémie, en particulier dans le secteur des voyages et du tourisme. »

Selon le rapport de la CLIA sur l’état de l’industrie en 2021, un total de 270 navires de croisière océaniques membres devraient être en service en 2021, dont 20 devraient faire leurs débuts. Dans un sondage réalisé en décembre 2020 auprès de 4 000 vacanciers internationaux, y compris ceux du Canada, la CLIA a également constaté que 74 % des répondants sont susceptibles de faire une croisière au cours des prochaines années, tandis que deux sur trois sont prêts à le faire d’ici un an. Meilleures nouvelles encore ? Un total de 58 % des vacanciers internationaux qui n’ont jamais fait de croisière auparavant ont déclaré qu’ils étaient susceptibles de réserver une croisière au cours des prochaines années.

La reprise est bien engagée, à commencer par ces voyages d’été au départ de ports non américains avec Royal Caribbean, Crystal, Celebrity et Holland America. Lorsqu’on lui demande pourquoi elle pense que d’autres compagnies de croisière n’ont pas suivi la marche pour sauver une partie de leur saison d’été, Laziza Lambert fait référence aux récentes mises à jour des directives du CDC, qui ont apporté des précisions supplémentaires aux compagnies de croisière sur ce qui est exactement nécessaire pour qu’elles puissent reprendre leurs activités. En plus des examens de santé, du port du masque, de la distanciation sociale et autres, les compagnies de croisière doivent également effectuer des croisières tests avec des passagers volontaires avant de reprendre les croisières régulières dans les eaux américaines.

« Au cours des dernières semaines, le CDC a clarifié ses mesures pour les compagnies de croisière afin qu’elles soient conformes aux dernières données scientifiques et aux mesures d’atténuation efficaces », a-t-elle déclaré. « Ces clarifications ont permis aux compagnies de croisière de commencer à prendre les mesures nécessaires pour planifier une reprise des opérations à partir des États-Unis, qui constituent le plus grand marché de croisière au monde. »

À propos de la façon dont certaines destinations comme Nassau, Saint-Martin et Athènes, qui serviront toutes de ports d’attache pour les premiers voyages de l’été, vont influencer la reprise du marché américain des croisières, Lambert ajoute : « Certains de ces marchés serviront de ports d’attache pour des navires qui de toute façon partiront des États-Unis. Il est trop tôt pour dire quel sera l’impact à long terme sur le secteur des croisières aux États-Unis. »

RETOUR DES CROISIÈRES AMÉRICAINES EN ALASKA

À court terme, toutefois, le retour en Alaska est considéré comme une victoire importante pour les compagnies de croisière américaines, qui, tout au long de la pandémie, n’ont pas pu effectuer de voyages en Alaska en raison de l’interdiction des navires de croisière au Canada, récemment prolongée jusqu’en février 2022. La loi nouvellement signée sur la reprise du tourisme en Alaska accorde essentiellement aux navires non enregistrés aux États-Unis une exemption temporaire de l’obligation d’inclure un port étranger dans leurs itinéraires. Pour les croisières en Alaska, les « ports étrangers » ont toujours été des ports canadiens.

Bien que la reprise des croisières en Alaska cet été soit une bonne nouvelle pour l’industrie américaine des croisières, elle est considérée comme un nouveau coup dur pour l’industrie canadienne du voyage, car d’importantes villes portuaires comme Vancouver n’auront à nouveau pas accès aux précieuses dépenses de voyageurs cette année.

Lorsqu’on demande à la CLIA ce qu’elle pense de l’exclusion des ports canadiens de la saison en Alsaka cette année, Laziza Lambert répond qu’elle garde espoir pour une saison complète en 2022.

« Nous comprenons que la priorité du gouvernement canadien est de lutter contre la COVID-19 au Canada », dit-elle. « Au fur et à mesure que la situation évolue, nous espérons avoir l’occasion de travailler de manière constructive avec les autorités canadiennes, comme nous l’avons fait sur tous les autres marchés de croisière, afin d’établir une stratégie viable pour la reprise au départ et à destination des ports canadiens en 2022. »

Source : Cindy Sosroutomo pour le groupe Travelweek/Profession Voyages

Traduction : Emmanuelle Bouvet