La saison touristique possiblement annulée à Acapulco

L’Association des hôteliers de la ville estime qu’il faudra de 12 à 18 mois pour reconstruire ou restaurer les établissements touchés; le ministère du Tourisme évalue tout de même la possibilité de maintenir la destination active en partie cet hiver.


Si vous avez tenté, ces derniers jours, de contacter par courriel Visit Acapulco, l’organisme de promotion touristique de la célèbre station balnéaire mexicaine, vous avez sans doute reçu un message d’erreur. Idem en cliquant sur le lien menant au site web de l’organisme : Visit Acapulco ne répond pas; seuls certaines connexions cellulaires ont été rétablies.

Il suffit d’ouvrir la télé ou de surfer sur le web pour comprendre pourquoi : l’ampleur de l’ouragan Otis a été telle que la ville est dévastée : tours de verre qui n’ont plus de verre, édifices éventrés, débris jonchant les rues, la plage et la baie, électricité et Internet coupés… En tout, 46 personnes sont décédées (dont un Canadien), 220 000 maisons et habitations ont été endommagées et 80 % du parc hôtelier a été touché.

La force de l’ouragan (5 sur l’échelle Saffir-Simpson) explique bien sûr tous ces dégâts, mais la rapidité avec laquelle il a pris de l’ampleur, en moins de 24 h, en a aussi surpris plus d’un : peu de résidants de la ville étaient vraiment préparés à un tel déferlement de vents violents et de pluies torrentielles.

On serait davantage au fait de la situation à Acapulco si elle ne s’était pas retrouvée dans la zone d’ombre d’une éclipse médiatique, celle des affrontements entre le Hamas et Israël, depuis le 7 octobre. Mais la réalité, c’est que la destination est en état de choc, comme le rapportait encore hier soir Radio-Canada.

Une région à éviter pour l’instant

Le 30 octobre, Affaires mondiales Canada a d’ailleurs mis à jour ses avertissements consulaires, parmi lesquels figure celui exhortant les touristes à éviter tout voyage dans l’État du Guerrero, où est situé Acapulco, « en raison de la situation précaire en matière de sécurité suite aux dommages causés par l’ouragan Otis ». Il existe en effet une menace de violence armée, de banditisme et de pillages dans les villes et sure les routes. Cet avertissement exclut les villes d’Ixtapa/Zihuatenejo et de Taxco, où on doit faire preuve d’une grande prudence.

Une saison touristique plus qu’incertaine

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Otis a très mal choisi son moment pour s’abattre sur Acapulco. « La ville s’apprêtait à recevoir beaucoup de visiteurs car c’était une grosse période touristique avec la tenue des célébrations entourant le Dia de muertos qui devait s’y dérouler cette semaine, indique Tania Lara, consule des Affaires économiques et politiques au Consulat du Mexique à Montréal. Plusieurs congrès étaient également prévus au cours des prochains mois ».

La suite n’est guère plus rassurante : Alejandro Domínguez Aveleyra, président de l’Association des hôtels et entreprises touristiques d’Acapulco, estime qu’il faudra de 12 à 18 mois pour restaurer et rouvrir les nombreux hôtels touchés par le passage de l’ouragan Otis. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation augure très mal pour la saison touristique 2024.

En entrevue avec un média mexicain, le leader de l’Association hôtelière a expliqué qu’à peine 10 % de ces établissements sont assurés pour ce type de catastrophe naturelle, et que certains propriétaires d’hôtels ont déjà déclaré la perte totale de leur entreprise. De quoi retarder de beaucoup la remise en état de bon nombre d’établissements.

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a néanmoins assuré que son gouvernement était à pied d’œuvre pour remettre en état le port d’Acapulco, mais aussi les établissements touristiques – parallèlement aux maisons privées – car ils génèrent de nombreux emplois.

« Pour sa part, le ministère mexicain du Tourisme a déclaré qu’il évaluerait la semaine prochaine s’il était possible de récupérer les infrastructures touristiques essentielles au cours des trois prochains mois », ajoute Tania Lara.

Dons et aide bienvenus

En attendant, on peut envoyer de l’aide monétaire pour soutenir la population d’Acapulco en contactant la Croix-Rouge mexicaine ou en effectuant un virement bancaire en utilisant les coordonnées qui suivent, fournies par le Consulat du Mexique à Montréal :

Organisation des États ibéro-américains

Banco Nacional de México
BANAMEX
Numéro de compte: 7016 6653108
SWIFT: BNMXMXMM
CLABE INTERBANCARIA: 002180701666531088 (pour les transferts bancaires effectués depuis le Mexique).

« Il est cependant important de mentionner que les ambassades et les consulats généraux du Mexique au Canada ne disposent pas de canaux adéquats de collecte ou de distribution de biens pour l’envoi au Mexique, car ils n’acceptent pas les dons d’articles », tient à préciser Tania Lara.