27 octobre 2020 — Ce matin, Gwendoline Duval, Directrice générale de Profession Voyages, a réalisé une entrevue avec Aurore Bonvalot, Directrice générale de l’Association des Agents de Voyages du Québec. Aurore s’est exprimée au nom de l’AAVQ sur la quarantaine, à ce jour toujours obligatoire à l’arrivée au Canada, et sur les mesures possibles à mettre en place pour remplacer cette restriction jugée destructrice pour l’industrie du voyage.
AGIR AU CAS PAR CAS
La quarantaine obligatoire au retour sur le territoire canadien est jugée “extrêmement contraignante” pour l’industrie du voyage. D’autant plus que le Canada est l’un des seuls pays à l’imposer. La quarantaine est un frein aux voyages et donc aux ventes pour les conseillers en voyages, mais il existe pourtant des solutions viables et sécuritaires pour tous.
La première serait d’arrêter de “mettre tous les pays dans le même panier”, comme le dit Aurore Bonvalot, et d’établir un code couleur pour classer le risque Covid par pays. Les visiteurs venant d’un pays de couleur verte où le risque Covid est très faible, n’auront pas d’isolement obligatoire à l’arrivée, ou seulement quelques jours. À l’inverse, les voyageurs venant d’un pays de couleur rouge, à risque élevé, devront effectuer une quarantaine.
Selon la Directrice générale de l’AAVQ, il n’est pas logique de placer tous les pays au même niveau, alors que certains sont moins à risques. C’est pénalisant pour les voyageurs. Le gouvernement est restrictif avec les étrangers qui parfois proviennent de pays présentant moins de risque que certaines régions canadiennes. “Sachant qu’au Canada, nous devons effectuer 10 jours de quarantaine si nous avons le Covid, pourquoi en imposer 14 pour les voyageurs? Il est temps de procéder à une réouverture plus intelligente des frontières.”
LE TEST COVID COMME SOLUTION ALTERNATIVE
La deuxième solution pouvant remplacer la quarantaine à l’arrivée est le test. Dans un premier cas de figure, on pourrait demander aux visiteurs de faire un test au départ (48h avant le voyage par exemple). Si le résultat est négatif, la personne pourra voyager librement sans quarantaine.
L’autre proposition serait d’effectuer des tests directement à l’arrivée, à l’aéroport. Si l’aéroport ne dispose pas des ressources suffisantes alors le test pourrait être fait dans un centre de santé après l’arrivée. Le voyageur se mettrait alors en isolement le temps de faire le test et d’avoir ses résultats.
Des campagnes de tests ont d’ailleurs été menées par des compagnies aériennes telles que WestJet et Air Canada.
Profession Voyages note qu’en Alberta, un projet pilote sera testé à partir de novembre pour imposer des tests Covid à l’aéroport de Calgary afin, on l’espère, de remplacer la quarantaine à terme. Autre bonne nouvelle, une application nommée CommonPass a été testée avec succès à l’aéroport de Londres et serait en voie de développement dans d’autres pays. Affaire à suivre.
LES AUTRES MESURES : ASSURANCES ET VACCIN
Une autre mesure qui s’opère en ce moment est de demander aux voyageurs d’arriver avec une assurance Covid, afin d’alléger les possibles frais médicaux liés au Covid. La question des assurances a d’ailleurs fait l’objet d’une précédente entrevue avec Aurore Bonvalot, disponible ICI.
Le vaccin pourrait aussi être une très belle solution pour rassurer les populations et relancer le voyage. Mais d’après Aurore Bonvalot, le vaccin n’est pas la réponse à tout. “Si un pays est très à risque, je ne pense pas qu’un voyageur aimerait se rendre dans ce pays, même s’il est vacciné.”
IL FAUT PRENDRE DES MESURES CONCRÈTES DÈS MAINTENANT
En conclusion, nous constatons que des possibilités existent, mais que le gouvernement ne s’est pas encore vraiment penché dessus. D’autres pays dans le monde ont mis en place ces mêmes mesures. L’inaction du gouvernement canadien empêche les voyageurs de venir au Canada et freine les clients canadiens à partir à voyager du territoire. Aurore déclare : “les mesures que nous proposons sont sécuritaires pour tout le monde. On ne peut pas sans arrêt prolonger la quarantaine. Il faut trouver des solutions concrètes pour permettre un vrai redémarrage de l’industrie.”
La vidéo de l’AAVQ a été partagée partout sur les réseaux et l’association continue d’être présente pour représenter la cause des conseillers en voyages. L’AAVQ est en contact régulier avec plusieurs députés et avec le gouvernement, envoie des lettres, discute et rencontre virtuellement les personnes de l’industrie. “Mais tout est entre les mains du gouvernement et de notre ministre.” Les décisions sont à prendre maintenant pour sauver le voyage. “On n’a plus le temps d’attendre.”