Le moins qu’on puisse dire, c’est que les voyagistes et gens de l’industrie spécialisés sur l’Inde ont été pris au dépourvu, hier, lors de l’annonce-surprise de la suspension des émissions de visas au Canada. Certains ne sont pas plus rassurés aujourd’hui, alors qu’ils cherchent toujours réponse à leurs questions.
« Présentement, on ne sait pas si les voyageurs qui possèdent déjà un visa indien sont éligibles pour voyager en Inde ou non », s’inquiète Tom Smith, vice-président ventes et marketing Amérique du Nord chez Intrepid Travel. Il va sans dire que dès que cela aura été clarifié, nous contacterons rapidement nos clients qui ont déjà réservé leur voyage en Inde. »
Shaker Ahmed Choudhury, qui gère une agence de voyages à Montréal, affirme que près du tiers de sa clientèle est indo-canadienne. « Nous avons beaucoup de clients indiens, en particulier ceux qui voyagent à Amritsar, au Pendjab, dit-il. La suspension de l’émission des visas est un gros revers pour nous car il s’agit d’une vaste population dans un grand marché ».
Chez Air Canada, moins de 40 des quelque 4 000 vols hebdomadaires sont déployés sur le sous-continent indien, et ils ne représentent donc qu’une fraction de l’achalandage. Mais le nombre croissant d’immigrants et d’étudiants internationaux en fait toujours un marché important pour certaines entreprises, génératrices d’opportunités dans les voyages d’affaires, notamment. En outre, l’Inde forme désormais la principale source d’immigration au Canada, avec 118 000 des 437 000 nouveaux résidents permanents qui provenaient de ce pays, en 2022.
Les tensions entre l’Inde et le Canada, qui sont à l’origine de cette suspension d’émission de visas, surviennent à peine quelques semaines après que l’Égypte ait annoncé une nouvelle politique de visas qui a également des conséquences pour les voyageurs canadiens.
Avec Christopher Reynolds, la Presse Canadienne.