5 questions à Anne Rigail, directrice générale d’Air France

En septembre dernier, à l’occasion du lancement des festivités du 90e anniversaire d’Air France à Paris, Profession Voyages a pu attraper au vol Anne Rigail et lui poser quelques questions en rafale. Compte-rendu.


Profession Voyages : Cet automne, Air France-KLM a annoncé l’achat de 50 appareils Airbus A350, qui seront livrés à compter de 2016. Y aura-t-il certains de ces avions qui seront déployés au Canada?

Anne Rigail : C’est plus que probable, il y a une énorme demande pour nos vols transatlantiques, à commencer par le Canada, qui est un marché très dynamique. Au Québec et en périphérie, en plus de tous nos vols quotidiens sur Montréal, nous offrons des liaisons directes entre Paris et Québec en saison, et aussi entre Paris et Ottawa depuis juin dernier.

PV : L’A350 est aussi un excellent moyen d’atteindre vos objectifs de réduction de gaz à effet de serre, n’est-ce pas?

AR : Tout à fait. Cet appareil marque pour nous un véritable point tournant pour la décarbonation de nos opérations. Plus léger, plus aérodynamique et doté de réacteurs plus efficaces, il consomme jusqu’à 25 % moins de carburant en plus d’être bien moins bruyant. Il contribuera grandement à atteindre notre objectif d’abaisser de 30 % nos émissions de CO2 par passager au kilomètre d’ici 2030, soit 12 % de moins en valeur absolue par rapport à 2019.

PV : L’année 2023 semble aussi marquer un point tournant au niveau climatique : les feux de forêts, les pluies diluviennes et les inondations n’ont jamais été aussi intenses depuis les débuts de l’aviation civile. Est-ce que cette réalité vous incite à redoubler d’efforts pour devenir une entreprise encore plus verte?

AR : C’est notre plus grand défi, et ça fait longtemps que nous avons cette préoccupation, que nous modernisons notre flotte et que nous prenons des mesures pour diminuer notre empreinte carbone. Entre 2006 et 2019, Air France a réduit de 6 % ses émissions de gaz à effet de serre. En 2022, Air France-KLM était déjà le premier consommateur au monde de carburant d’aviation durable [SAF], après s’être procuré 17 % de la production mondiale. La même année, nous avons aussi lancé Air France Act, qui comprend une série de mesures visant à accélérer notre transition environnementale : outre l’acquisition d’appareils moins gourmands et l’utilisation de carburants durables, nous préconisons l’éco-pilotage, qui permet de rendre nos activités moins polluantes par de petits gestes. L’utilisation d’un seul moteur lors du roulage, le branchement des avions aux portes d’embarquement ou l’optimisation des trajectoires grâce à l’intelligence artificielle permet ainsi de diminuer jusqu’à 3 % notre empreinte carbone.

PV : Dans un autre registre, avez-vous constaté des changements dans les habitudes des voyageurs sur le marché canadien, ces dernières années, chez Air France?

AR : En Amérique du Nord, on retrouve de plus en plus de voyageurs de loisirs dans les classes supérieures [Affaires et Premium]. La COVID explique sans doute en partie cette tendance, quand les passagers désiraient bénéficier de plus d’espace à bord pour ne pas voyager trop près les uns des autres, mais peut-être est-ce aussi parce que durant la pandémie, les gens voulaient se faire plaisir, ou alors ils avaient moins de dépenses en général et ils pouvaient se permettre de se gâter. D’autres aussi se sont sans doute dit qu’en vieillissant, il leur restait moins d’années pour profiter de la vie, et ils se sont payé ce petit plaisir… Quoi qu’il en soit, la tendance perdure.

PV : En terminant, qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus à l’idée de célébrer les 90 ans d’Air France?

AR : C’est de partager avec le public et les partenaires de l’industrie du voyage l’ADN d’Air France, une compagnie aérienne qui incarne l’élégance à la française, le design, la gastronomie et la technologie. Je me réjouis également de montrer la passion qui nous anime et de rappeler tous ces pionniers qui ont fait de cette entreprise ce qu’elle est aujourd’hui. Nous sommes fiers de tout le chemin parcouru, en particulier après les difficiles années de la pandémie, et nous sommes heureux de nous diriger vers notre 100e anniversaire!

Bon à savoir

  • Air France relie Montréal à Paris toute l’année en vol direct et sans escale de 18 à 21 fois par semaine, selon la saison.
  • La liaison Ottawa-Paris a été inaugurée à raison de 5 vols semaine le 27 juin dernier. Les 5 fréquences seront maintenues l’hiver prochain. Air France est la seule compagnie assurant des vols directs entre Ottawa et l’Europe.
  • La liaison Québec-Paris inaugurée en 2022 est revenue en 2023 à raison de 3 vols semaine depuis le 2 mai. Le dernier vol de la saison aura lieu le vendredi 27 octobre.
  • Les 2 liaisons, Québec et Ottawa, sont également desservies en bus via Montréal-Trudeau.
  • Par ailleurs, la liaison Montréal-Pointe à Pitre (Guadeloupe) reviendra le 2 décembre prochain, avec 2 vols par semaine, jusqu’au 7 avril 2024.

Enfin, rappelons que du (vrai) champagne est offert à tous à bord des vols long-courriers, y compris aux passagers en classe économique.

Info : airfrance.ca