1 juin 2021 – Lors d’un webinaire présenté le 27 mai par le Conseil des aéroports du Canada (CAC), un groupe de dirigeants de l’industrie du voyage, dont Michael Rousseau, président et chef de la direction d’Air Canada, et Andy Gibbons, vice-président des relations gouvernementales et des affaires réglementaires de WestJet, ont souligné l’urgence d’un plan d’action clair pour la reprise au Canada après la pandémie, en particulier en ce qui concerne les voyages.
Rousseau et Gibbons étaient accompagnés de Tamara Vrooman (YVR) et Philippe Rainville (YUL), dirigeants d’aéroports, ainsi que de David Goldstein (Travel Alberta) et Patrick Doyle (American Express GBT). Le panel était animé par Perrin Beatty de la Chambre de commerce du Canada et faisait partie du webinaire de 90 minutes du CAC sur la reprise du transport aérien au Canada.
Bien que plusieurs gouvernements provinciaux, dont ceux de l’Ontario, du Québec, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, aient présenté des plans de réouverture étape par étape, le gouvernement fédéral ne l’a pas fait, a déclaré Perrin Beatty. « La Chambre de commerce du Canada a insisté auprès du gouvernement pour qu’il établisse un plan de réouverture clair », a-t-il déclaré. « Mais nous manquons toujours d’un plan clair et prévisible pour le pays ».
Et comme l’a souligné Tamara Vrooman d’YVR, un plan de réouverture des frontières du Canada ne concerne pas seulement l’industrie du voyage, mais la reprise économique du Canada dans son ensemble. « J’insiste sur le fait que ce projet n’est pas uniquement lié à notre industrie », a déclaré Tamara Vrooman.
Comme l’industrie du voyage le sait bien, d’autres pays et régions, y compris les États-Unis et l’Union européenne, rouvrent et, dans le cas de l’Union européenne et d’autres pays, préparent des systèmes numériques pour confirmer la preuve de vaccination, l’immunité par transmission antérieure de la COVID-19 ou les tests négatifs.
Le Canada travaille avec ses homologues du G7 pour aligner la documentation canadienne sur les systèmes en place, comme l’ont confirmé ces derniers mois le ministre des Transports Omar Alghabra et la ministre de la Santé Patty Hajdu.
Michael Rousseau d’Air Canada a souligné l’importance de cet alignement pour la reprise au Canada. « Nous devons trouver une solution sur les passeports vaccinaux qui soit coordonnée avec les pays du G7 », a-t-il déclaré.
Andy Gibbons de WestJet a résumé la situation : « Tout ce que nous voulons vraiment, ce sont des conseils de voyage fondés sur les données scientifiques les plus récentes. C’est ce que nous voulons et c’est ce dont nous avons besoin ». Selon Andy Gibbons, d’autres pays l’ont fait systématiquement, mais « le Canada ne l’a pas fait ».
Et comme le dit Tamara Vrooman d’YVR, « Nous sommes une entreprise basée sur les pistes. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une piste et d’une vue dégagée ».
Après près de 15 mois d’arrêt presque complet des voyages, les compagnies aériennes et les aéroports ne sont pas les seuls à réclamer un plan de réouverture. « Pour la millionième fois, donnez-nous un plan », a déclaré Brett Walker, GM, Collette (Canada) au début du mois, faisant écho aux frustrations de nombreux agents de voyages, voyagistes et autres prestataires.
Le webinaire de la semaine dernière a coïncidé avec la publication par le CAC d’un livre blanc sur la reprise de l’aviation, intitulé « Dans la file d’attente : Le Canada a besoin d’une reprise rapide et d’un secteur aérien concurrentiel ».
Voici quelques points tirés du livre blanc du CAC et de la Commission, présentés lors du webinaire par Solomon Wong, PDG d’InterVistas :
- Le nombre de passagers qui ont transité par les aéroports du Canada en avril 2021 représentait 9 % des niveaux de 2019.
La connectivité directe a chuté de plus de 90 % dans toutes les régions canadiennes en avril 2020 par rapport à avril 2019. - Le tableau pour 2021 est tout aussi désastreux, selon le CAC, avec une baisse encore plus importante de la connectivité directe par rapport à 2019.
- Selon l’analyse du CAC, si l’augmentation des coûts de l’offre aérienne devait entraîner une hausse de 25 % des tarifs aériens, cela supprimerait 20 % du trafic passagers (demande). En se basant sur le trafic passagers dans les aéroports canadiens en 2019, la perte prévue de la demande de passagers serait d’environ 16 millions de passagers, soit environ trois aéroports de la taille d’Ottawa.
- En 2019, le tarif aérien moyen payé par les passagers au Canada était d’environ 470 $, et il y avait environ 162 millions de passagers dans les aéroports du Canada. Dans le cas d’une hypothétique augmentation de 25 % et de 50 % du prix du transport aérien au Canada, le tarif aérien moyen résultant serait d’environ 590 $ et 705 $.
- Plus la reprise sera longue, plus il sera difficile pour les compagnies aériennes du Canada d’être concurrentielles sur les mêmes marchés internationaux de l’aviation également desservis par des transporteurs étrangers, qui peuvent avoir un avantage financier sur les compagnies aériennes canadiennes en raison du soutien gouvernemental que ces dernières ont pu recevoir tout au long de la pandémie.
- La perte de trafic passagers a entraîné de fortes réductions de la capacité globale des compagnies aériennes – mesurée par le nombre de sièges disponibles – dans les aéroports canadiens, dont certains ont perdu tout service aérien commercial pendant la pandémie (par exemple, l’aéroport Billy Bishop de Toronto, l’aéroport de Saint John, l’aéroport de Sydney (Nouvelle-Écosse) et l’aéroport de Prince Rupert, entre autres). Les aéroports de taille moyenne comme Winnipeg et Regina ont également été touchés, perdant près de 80 % de la capacité aérienne et tous les services internationaux directs.
- En termes de capacité aérienne (en nombre de sièges), le Canada est passé du 16e au 23e rang mondial, avec une baisse de capacité d’environ 80 %.
- La connectivité directe a chuté de plus de 90 % dans toutes les régions canadiennes en avril 2020 par rapport à avril 2019.
- Le livre blanc suggère également que le secteur canadien de l’aviation gagnerait à déployer un programme de relance qui soit au moins en partie compatible avec celui déjà initié par les États-Unis, le plus grand partenaire commercial du Canada.
Source : Kathryn Folliott pour le groupe Travelweek/Profession Voyages
Traduction : Emmanuelle Bouvet